"Merci les Français!": les étonnantes dépenses de la Région Occitanie avant la revente du château de Céleyran

Outre son prix de revente dérisoire en comparaison du prix d'achat, la région avait fait des travaux qui ont au total compté près de 650.000 euros. Le tout sans qu'il n'y ait de mise en concurrence.

Le château de Céleyran, et ses 96 hectares de vigne, classé monument historique a été revendu par la région Occitanie en décembre. Une revente qui avait été estimée bien en dessous du prix d’achat, car le château avait été cédé pour seulement 2,45 millions d’euros alors qu’il avait été acheté 8 millions en 2009 par la Région.

Si le montant de la vente est conforme à l’évaluation des experts, France 3 Occitanie révèle que trois mois avant la vente, le conseil régional d’Occitanie a investi beaucoup d’argent dans le château: 646.660,74 euros sans mise en concurrence en août 2018 ! 

Alors qu’un incendie a ravagé les 100m2 de toitures et le deuxième étage de l’aile gauche du château, le conseil régional décide de dépenser 233.716,50 euros HT pour effectuer les travaux de rénovation. Il dépense également 412.944,24 euros TTC pour une prestation de débroussaillage et une prestation qualifiée de mise en sécurité. Le tout sans mise en concurrence donc. 

Des sommes qui posent question

Un procédé qui pose question en terme de légalité. En effet, une collectivité peut contourner les règles de base du code des marchés publics en invoquant une "urgence impérieuse". Mais les conditions sont très strictes. Par exemple, le passage d’une dépression tropicale dans une zone à risque ne suffit pas à justifier une absence de mise en concurrence pour des travaux de "sécurisation".

De plus, les sommes dépensées pour le débroussaillage posent question. Le conseil régional a dépensé 83.511,36 euros TTC, soit 2,88 euros le m2. C’est quatre fois plus cher qu’un débroussaillage avec des ronces et à la main qui est facturé 70 centimes d’euros.

Sur les quelque 316.713,36 euros débourser pour des abattages d’arbres aussi les chiffres posent problème. L’abattage d’un arbre peut coûter jusqu’à 3000 euros. Mais, pour un arbre de moins de 10 mètres, le prix moyen est de 400 euros. Pour dépenser 316.713,36 euros, il faudrait qu’il y ait 105.571 arbres de plus de 10 mètres sur les terres du château, en plus des 96 hectares de vigne.

Rémi Barret avec Guillaume Descours