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Parfums, jouets, spa... Les notes de frais d'un élu lillois intriguent l'Agence anticorruption

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Chaque jour, Radio Brunet revient sur une dépense publique qui peut paraître hasardeuse. Ce jeudi, direction le Nord avec les notes de frais étonnantes du président de la Métropole européenne de Lille (MEL).

C’est une affaire qui traîne depuis juin 2018: le site d'investigation locale Médiacités publiait des révélations sur les dépenses de Damien Castelain, le président de la Métropole européenne de Lille (MEL). Le site pointe plus de 10.000 euros de "dépenses litigieuses" entre janvier 2017 et mai 2018, dont des parfums, des cartes cadeaux chez une enseigne de produits de beauté, des prestations "bien-être" dans un centre de spa. Tout ça pour près de 1 500 euros.

Et ce n'est pas tout : d'autres achats réalisés avec l'argent public posent question comme des achats de prêt-à-porter pour environ 2.500 euros et des weekends dans des hôtels de luxe parisiens.

Le président la MEL s’en est défendu : les chiffres seraient faux et ce serait "une chasse à l’homme, téléguidée et organisée". 

Un rapport réalisé par l'Agence française anticorruption 

Néanmoins ces révélations ont attisé la curiosité de l’Agence française anticorruption (AFA), qui dépend des ministères de la Justice et de l'Économie. Cette dernière a publié un rapport vendredi 15 février. Il est encore confidentiel pour le moment mais Médiacités a publié quelques extraits :

"Cadeaux de naissance, jouets, parfumerie, soins en spa, nuitées dans un hôtel parisien, livres, etc... L’analyse des factures (…) n’a pas permis à l’équipe de contrôle de s’assurer que certaines dépenses aient été engagées dans l’intérêt de la collectivité".

Et ce n’est pas tout ! Car les dépenses de restaurant ne comporteraient "pas d’indication quant à l’identité des convives ou à l’objet du repas permettant de caractériser un repas d’affaires". Des achats "massifs" de places du LOSC distribuées en interne posent également question.

La MEL affirme que le "rapport de l’AFA qui comporte de nombreuses erreurs et inexactitudes" et devrait y répondre par courrier dans les prochaines semaines. Mais Damien Castelain, président de la MEL, n’a pas l’air de s’en inquiéter. En juin 2018, il a déclaré : "Il ne faut jamais mélanger ce qui est légal et moral".

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