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Pesticides: "Quand on utilise des bidons avec des têtes de mort, on se demande ce qu’on balance"

L’interdiction des néonicotinoïdes (pesticides) sera maintenue assure Matignon, comme le souhaitait Nicolas Hulot. Un choix qui va dans le bon sens selon Matthieu, agriculteur dans l’Orne. Cet auditeur de Radio Brunet s’interroge sur l’impact environnemental des pesticides qu’il utilise.

Nicolas Hulot a eu gain de cause face au ministre de l’Agriculture Stéphane Travers. Le Premier ministre a tranché en sa faveur, affirmant que le gouvernement ne reviendrait pas sur les dispositions de la loi de 2016, interdisant l’usage d’insecticides tueurs d’abeilles. Comme le révélait RMC lundi matin, le gouvernement envisageait pourtant de réautoriser les pesticides tueurs d'abilles. Pour Matthieu, agriculteur dans l’Orne et auditeur de Radio Brunet, Nicolas Hulot est le plus qualifié pour mélanger agriculture et écologie.

"C’est quelqu’un qui fait de l’écologie intelligente socialement et économiquement. Il articule son travail autour de notre environnement. Ce n’est pas un extrémiste. Je suis en production conventionnelle, j’utilise des produits phytosanitaires chimiques, (de la famille des pesticides NDLR) et je n’en suis pas fier, sincèrement. Quand on utilise des bidons avec des têtes de mort dessus, on se demande ce qu’on balance. Aujourd’hui on se pose beaucoup de questions".

Pour cet agriculteur, le travail doit se faire conjointement avec la recherche, pour faire face à la suppression des pesticides. "Je pense qu’il va falloir que l’agriculture, les éleveurs et les producteurs de céréales, évoluent pour répondre à une demande sociétale et environnementale. On ne peut pas s’arque-bouter sur des 'non'. Il faut le faire de manière intelligente, en ayant de la recherche pour pallier à la suppression de tous ces produits-là. C’est là où monsieur Hulot peut être très important, parce qu’il ne répond pas à un lobbying syndical ou à l’agro-industrie".

Radio Brunet avec A.B.