Prélèvement à la source: une députée LREM répond en direct aux craintes des auditeurs sur RMC
"Nous sommes prêts": Cendra Motin, la députée LREM de l’Isère l’assure, tout est en place pour l’entrée en vigueur du prélèvement de l’impôt à la source ce 1er janvier.
Pourtant, malgré le discours rassurant employé par Bercy et les membres de la majorité, les craintes des Français sont bien réelles. Des craintes, que les auditeurs de RMC ont pu expliquer à Cendra Motin, invitée de Radio Brunet ce vendredi 28 décembre.
Philippe, 55 ans, cumule plusieurs sources de revenus: une activité libérale d’architecte pour un revenu moyen de 15.000 euros par an, des revenus immobiliers et parfois occupe le poste de gardien d’immeuble.
Modifier le montant du prélèvement
Il craint qu’avec des revenus aussi fluctuants, il ne puisse tous les mois s’acquitter de la somme déterminée par le prélèvement à la source. Un cas, qui peut paraître isolé mais qui finalement est le quotidien de beaucoup d’autoentrepreneurs.
"D'une année sur l’autre, je peux perdre 50% de mes revenus. Je vais avoir un prélèvement lissé de 600 ou 700 euros par mois mais à un moment donné je ne pourrais plus le payer parce que mes revenus ne me le permettront pas. Donc comment je fais pour payer cette somme là? Est-ce que je pourrais retourner voir les impôts en milieu d’année ou au premier trimestre en expliquant que cette année, c’est impossible de payer cette somme?"
"Vous ne subirez plus le lissage mensuel actuel"
Pour Cendra Mottin, le prélèvement à la source permet au contraire de mieux adapter les prélèvements mensuels afin qu’ils correspondent au mieux aux revenus.
"Vous pouvez choisir non seulement d’être prélevé soit en mensuel, soit en trimestriel mais surtout, vous pouvez vous-même modifier la base sur laquelle vous allez être prélevé. Quand vous connaissez le montant de vos diverses rémunérations, il peut faire varier ses prélèvements en allant sur le site internet, impots.gouv. Il faut évidemment s’assurer de ne pas sous-payer. L’impôt à la source c’est fait justement pour que l’impôt s’adapte réellement à vos revenus au moment où vous les percevez. Vous ne subirez plus le lissage mensuel actuel basé sur les revenus de l’année précédente".
Les crédits d'impôts
Autre cas, nouvelle crainte vis-à-vis du prélèvement à la source: Albert est depuis longtemps mensualisé et à cause de ça, il craint que le montant de son prélèvement de janvier ne tienne pas compte des déductions d’impôts auxquelles il a le droit.
"In fine, on paiera le même impôt. Mais avant, on déduisait de nos impôts les dons aux associations, les pensions alimentaires aux enfants, les aides ménagères et de gardes etc. Mais ça, ce n’est pas calculé dans le pourcentage que nous allons payer et ça ne sera calculé qu’au mois de septembre donc ça nous serait restitué qu’à ce moment là".
"On ne vous prendra pas plus que ce que vous devez"
"Effectivement, le taux de prélèvement à la source ne prend pas en compte les crédits d’impôts. Mais le crédit d’impôt dont vous avez bénéficié l’année dernière, on va vous en donner 60% le 15 janvier justement pour que vous n’ayez pas d’avance à faire à l’Etat. 9 millions de foyers seront concernés par cette avance. On ne vous prendra pas plus que ce que vous devez", affirme Cendra Motin.