Primaire à droite: "François Fillon pique des voix à Juppé et Le Maire"

A trois jours du premier tour et alors que le dernier débat a lieu ce soir, les écarts dans les sondages se resserrent entre les candidats à la primaire de la droite. Mais peut-on réellement se référer à ces enquêtes d'opinion? La question a été posée ce jeudi par Eric Brunet à Bruno Jeanbart, directeur général adjoint de l’Institut de sondage OpinionWay.

"C'est normal, de manière générale, de prendre avec précaution les enquêtes. Ça l'est encore plus lorsqu'il s'agit d'une primaire, qui est une élection particulièrement difficile à mesurer compte tenu de la difficulté à essayer de cerner le corps électoral. Mais ce qu'il faut dire et ce qui est important, c'est que les enquêtes ne sont pas forcément contradictoires. Les enquêtes qui mettent Fillon un peu plus bas pour le moment sont toutes des enquêtes qui ont été faites avant la nôtre.

Par exemple, l'enquête Ispos/Le Monde publiée ce jeudi a par exemple état faite du 8 au 13 novembre alors que la nôtre a été menée du 13 au 15 novembre. C'est ce qui fait que c'est aussi difficile pour les gens de comprendre, de se repérer dans cet univers de données. On verra. Je ne dis pas que nous avons raison. Mais on voit très clairement qu'il y a dans l'électorat d'Alain Juppé des gens qui votaient pour uniquement parce qu'ils ne veulent pas de Nicolas Sarkozy et qui visiblement commencent à choisir François Fillon.

"Une petite partie de l'électorat de Sarkozy vote contre Juppé"

On a le même phénomène dans l'électorat de Bruno Le Maire. Très clairement, François Fillon pique des voix à Juppé et Le Maire. Mais on sent aussi qu'il y a un potentiel pour lui, et c'est pour ça qu'il y a une interrogation sur le résultat final, de gagner des voix sur Nicolas Sarkozy. Il y a en effet une petite partie de l'électorat de Nicolas Sarkozy qui vote contre Juppé.

Etre le réceptacle du vote contre ses adversaires c'est un grand atout dans une campagne. Mais si vous avez l'émergence d'un troisième homme, cela peut devenir une faiblesse. C'est ce qui est en train d'arriver surtout à Alain Juppé et un petit peu, potentiellement, à Nicolas Sarkozy".

M.R avec Eric Brunet