Réintroduction de l'ours: le désarroi d'un éleveur dans Radio Brunet

Alain, éleveur dans l'Ariège, est furieux envers les autorités et témoigne de son désarroi sur RMC dans Radio Brunet après l'annonce de la réintroduction de deux ourses slovènes dans les Pyrénées.

Une seconde ourse a été lâchée vendredi dans les Pyrénées-Atlantiques afin de sauvegarder l'espèce menacée d'extinction en France, malgré l'opposition d'éleveurs locaux dont certains ont menacé de prendre les armes contre les plantigrades.

"Je suis en mesure de confirmer aujourd'hui que deux ourses femelles ont été réintroduites dans le Béarn, dans les Pyrénées-Atlantiques", a indiqué le ministre de la Transition écologique François de Rugy dans une vidéo postée sur Twitter.

Le ministère a expliqué que l'animal a été relâchée dans les montagnes jeudi matin, probablement héliportée car des opposants anti-ours avaient dressé des barrages routiers pour tenter d'empêcher sa venue.

"Tous les matins nos bergers voient 10-15-20 brebis massacrées, dégoulinantes de sang, certains sont encore vivantes"

Les deux animaux étaient en effet attendus de pied ferme, à la fois par les pro et les anti-ours. Leur arrivée avait été promise par le précédent ministre Nicolas Hulot alors que l'Union européenne avait mis en demeure fin 2012 la France pour avoir manqué à ses obligations de protection de cette espèce.

Particulièrement désemparé par cette nouvelle, Alain a voulu témoigner de sa colère sur RMC dans Radio Brunet. Cet éleveur de l'Ariège assure que l'ours va faire plus de dégâts qu'autre chose.

"Je suis éleveur, je ne suis pas anti-ours. Mais la cohabitation est impossible car ce sont des prédateurs. Le pastoralisme entretient nos montagnes, plus que quelques ours et quelques loups qui massacrent nos troupeaux. Imaginez-vous le désarroi, le côté psychologique chez les éleveurs qui sont désespérés ? Tous les matins nos bergers voient 10-15-20 brebis massacrées, dégoulinantes de sang, certains sont encore vivantes. Vous vous rendez-compte de ce que l’on vit. Quant à la supercherie que nous fait l’Etat avec l’ONF-CFS qui fait tout pour cacher la vérité. L’Etat est en train de mentir. Les chiffres avancés par les pro-ours ne correspondent pas à la réalité. L’an dernier les loups ont massacré 11 741 animaux sur le territoire, ce sont les chiffres officiels, ce ne sont même pas les réels."

"Que vaut-il mieux ? Une montagne vivante et accueillante ou des ours et des loups qui massacrent les troupeaux"

La voix tremblante, Alain estime qu'il est très alarmant que l'Etat privilégie "quelques écolos du dimanche" au détriment de tous les éleveurs et agriculteurs dont les méthodes seraient reconnues partout dans le monde.

"Que vaut-il mieux pour nos enfants ? Nos petits-enfants ? Une montagne vivante et accueillante ou des ours et des loups qui massacrent les troupeaux et qui vont faire disparaître les éleveurs ? La France a une des plus belles agricultures du monde. Aux USA j'ai pu me rendre compte comment nos productions étaient appréciés, nos méthodes font école dans le monde entier. Et tout ça on est en train de le supprimer pour faire plaisir à quelques écolos du dimanche. Nos productions sont plus bio que bio dans nos montagnes. Et demain nos randonneurs ne pourront même plus se promener. Vous vous rendez-compte où l'on va ?"

J.A. avec Radio Brunet