Rixe Booba/Kaaris: "On est passé des insultes au passage à l'acte, une dérive inquiétante"
Tandis que Booba et Kaaris sont en détention provisoire, en attente de leur procès le 6 septembre prochain, les autorités cherchent toujours à savoir comment la rixe a démarré. Pour François Jost, professeur à la Sorbonne Nouvelle, spécialiste des médias et auteur de 'La méchanceté en acte à l'ère du numérique', les causes sont plus lointaines. Il évoque ainsi sur notre antenne les réseaux sociaux et la formation de communautés sur internet derrière certaines personnalités publiques, qui contribue à cette violence.
"Ce qui est terrible c’est le fait qu’on soit passé des invectives, des insultes, des menaces a un passage à l’acte. J’ai étudié la méchanceté sous toutes ses formes à l’époque du numérique et ça aide cette violence. Vous avez une communauté qui se forme, ce qui fait que si vous touchez quelqu’un vous vous faites assassiner par des dizaines de milliers de gens. Ce que j’observe maintenant c’est que l’on va vers un passage à l’acte", explique François Jost.
"Il y a des gens qui ne se rendent pas compte de la violence"
"Ces menaces, elles sont prises au sérieux par des gens qui ne se rendent pas compte que ça ne reste que des mots", assure-t-il. "Il y a des gens qui ne se rendent pas compte de la violence et il y a une dérive assez inquiétante", s'inquiète François Jost.
Vendredi, Booba et Kaaris ainsi que neuf autres protagonistes de la bagarre qui a opposé les deux rappeurs à Orly mercredi dernier, ont été placés en détention provisoire, avait leur procès prévu le 6 septembre prochain.