Sur RMC, Aymeric Caron tente d'expliquer les attaques anti-spécistes contre les boucheries
Des actes de vandalisme qui inquiètent les bouchers de France. Après une nouvelle attaque de commerce attribuée à des militants véganes la semaine dernière, les bouchers-charcutiers ont été reçus mardi au ministère de l'Intérieur dont ils sont ressortis rassérénés, espérant un coup d'arrêt à "l'impunité".
"Ca s'est très bien passé, on a eu les conseillers gendarmerie et police auprès du ministre qui ont été vraiment à notre écoute", a déclaré mardi le président de la Confédération française de la boucherie-charcuterie et traiteurs (CFBCT), Jean-François Guihard. Les artisans, reçus pendant une bonne heure, ont réclamé "la vigilance, l'arrêt de l'impunité et faire en sorte que les artisans puissent faire leur métier".
Aymeric Caron, militant anti-spéciste et engagé dans la lutte pour le bien-être animal était l'invité de Radio Brunet ce mercredi pour évoquer ce sujet. Et il a assuré que ces actes étaient regrettables, mais a également tenté de trouver une explication à cette expression de violence.
"Les voies démocratiques ne servent pas en France"
"Je regrette que des militants aient besoin d’avoir recours à ce genre d’actions pour faire entendre leur cause. L’anti-spécisme est une philosophie non-violente. Il faut s’interroger sur la cause de ce phénomène. Si ces militants se retrouvent obligés d’avoir recours à ces moyens, c’est tout simplement car les voies démocratiques ne servent pas en France. On l’a vu avec le travail réalisé par L214, on a vu qu’il y avait dans la population française une volonté de changement quant à la prise en charge du bien-être animal par les pouvoirs publics."
L'ancien chroniqueur de l'émission On n'est pas couché sur France 2, estime qu'il ne faut donc "pas s'étonner" des actes de violences quand on voit que les recours législatifs en faveur de la non-souffrance animale sont bouchés.
"Il ne faut donc pas s’étonner si quelques personnes, une minorité, éprouvent le besoin de se faire entendre de cette manière"
"Ce sont des choses réclamées par les Français et proposées par Emmanuel Macron. Or, on l’a vu récemment, les propositions ont été rejetées dans la loi Alimentation. Donc, il y a quand même un problème quand on veut militer pour le droit des animaux en France, car quand on suit les voies démocratiques classiques, celles du débat de la prise en compte de la parole du peuple, et bien ça n’est suivi d’aucun effet. Donc il ne faut pas s’étonner si quelques personnes, une minorité, éprouvent le besoin de se faire entendre de cette manière."
Plus loin que la simple prise de conscience des Français, Aymeric Caron rappelle qu'il y a des problématiques environnementales cruciales liées à la consommation de viande dans le monde.
"Si la consommation de viande baisse en France, c’est parce qu’il y a beaucoup d’associations, d’auteurs qui mettent en avant un certain nombre de problématiques. Il y a la question morale et éthique, et la santé. Il y a aussi l’impact sur l’environnement. Le réchauffement climatique est sensé être une priorité mondiale. Or, la production de viande est responsable de 14,5% des émissions de gaz à effet de serre et engendre une consommation d’eau terrible (15 000 litres par kilo de viande selon lui). Cette question de la consommation de viande n’est jamais prise en compte par les politiques, or c’est une question cruciale."