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Un élu de Trappes: "Non, ma ville n'est pas Molenbeek"

Ali Rabeh, adjoint à la jeunesse et aux sports de la ville de Trappes a répondu aux accusations de Patrice Ribeiro, ce mercredi sur RMC. Le secrétaire général du syndicat de policiers Synergie-officiers, estime que certains quartiers de villes françaises ressemblent à la ville belge de Molenbeek, d'où sont originaires plusieurs terroristes.

Ali Rabeh, adjoint à la jeunesse et aux sports de la ville de Trappes n'a pas du tout apprécié que Patrice Ribeiro, secrétaire général du syndicat de policiers Synergie-officiers, compare sa ville à Molenbeek, commune belge d'où viennent plusieurs terroristes responsables des attentats du 13 novembre et de Bruxelles ce mardi. Le syndicaliste policier n'a en effet de cesse de clamer qu'il y a en France "un certain nombre de Molenbeek", à savoir des quartiers communautarisés parmi lesquels, donc, certains quartiers de Trappes, commune des Yvelines, dans la banlieue parisienne. Les deux hommes se sont expliqués ce mercredi dans Carrément Brunet sur RMC.

Après avoir fait remarquer à Patrice Ribeiro qu'un certain nombre de jihadistes français provenaient de régions rurales, Ali Rabeh a dénoncé l'irresponsabilité du policier. "Si on veut résumer la difficulté que nous rencontrons avec des centaines, voire des milliers de français, quelles que soient leurs origines, et qui cherchent soit à commettre l'irréparable sur notre territoire, soit à quitter notre territoire pour aller assassiner des individus, à l'existence de quelques quartiers communautarisés, on passe à côté du diagnostic lucide dont on a besoin pour répondre frontalement à la menace qui pèse sur la France et l'Europe".

"Trappes, lieu de la première émeute religieuse en France"

"La menace est effectivement protéiforme, a concédé Patrice Ribeiro. Mais on ne peut pas contester qu'il y a des biotopes favorables. La première vraie émeute religieuse en France, ça a été à Trappes, lors d'une interpellation en 2013 d'une femme portant le voile intégrale. Il y a un substrat à Trappes et il y a une adhésion d'une partie de la population aux thèses qui rejettent les valeurs démocratiques".

Puis le secrétaire général du syndicat de policiers Synergie-officiers n'a pas hésité à évoquer une complaisance, selon lui, des élus locaux face à ces dérives communautaristes à des fins électorales. "Je comprends qu'une partie de la classe politique, notamment locale, ait une cécité consentie parce qu'une ville comme Trappes est à majorité musulmane. Je comprends que des élus aient besoin que ces gens votent pour eux".

"Je ne nie pas qu'il y a des salafistes, mais c'est caricatural"

"Bien sûr qu'il y a des groupes renfermés sur eux-mêmes avec des réseaux salafistes. Ça existe, je ne le nie pas", a reconnu Ali Rabeh, qui a toutefois dénoncé des propos qu'il juge caricaturaux. "Monsieur Ribeiro est venu une fois à Trappes, lors du contrôle qui a dérapé, mais c'est la seule fois où ça a dérapé. Les policiers locaux sont d'ailleurs outrés par ses propos". Il a ensuite invité Éric Brunet et Patrice Ribeiro à venir avec lui à Trappes. "Venez avec M. Ribeiro, à pied, dans ma ville et il verra combien de femmes en burqa il verra et s'il y a des zones de non droit". Une invitation immédiatement acceptée par Éric Brunet.

P. G. avec Eric Brunet