Zones commerciales: "Comment les opérateurs imposent leurs conditions aux élus"

Franck Gintrand est écoeuré de voir le privé "dicter sa loi". Invité de Radio Brunet, il est l'auteur d'une tribune dans Les Echos nommé Bienvenue dans cette France qui construit n'importe comment. Ce conseillé d'élus locaux est furieux de voir de nombreuses villes dénaturées par de grandes structures commerciales. La ville de Caen en est l'un des exemples les plus parlant. L'ensemble des élus locaux étaient contre l'arrivé d'une zone commerciale avant qu'Ikea n'obtienne gain de cause devant les tribunaux. Motif invoqué: la ville de Caen avec ses 100 000 habitants n'avait pas le droit d'interdire la naissance d'un super-méga-pole commerciale qui pourrait couvrir une zone d'un million d'habitants. Preuve une nouvelle foi, du déséquilibre qui existe entre le privé et les élus.
"La concurrence entre les communes est un élément déterminant. Chaque commune veut avoir sa propre zone et lorsqu’un promoteur d’une zone commerciale vient voir un élu il dit : 'écoutez c’est très simple, soit vous l’acceptez chez vous à mes conditions, soit je vais m’implanter sur le territoire d’à côté. Donc vous aurez tous les inconvénients et aucun bénéfice.' Aujourd’hui le dialogue est déséquilibré. Les opérateurs du privé savent que les élus sont en position de faiblesse dans le cadre d’une croissance qui est déprimée. Ils sont tout à fait capable d’imposer leurs conditions et les élus ne sont pas en mesure de dire: 'oui je veux bien mais selon mes conditions'."