Affaire Adama: sa soeur, Assa Traoré, mise à l'honneur lors de la cérémonie américaine des "BET Awards"

La Française Assa Traoré, figure emblématique de la lutte contre les violences policières et le racisme depuis la mort de son frère Adama, "tué" selon elle par les forces de l'ordre françaises, a reçu dimanche le prix BET Global Good.
Assa Traoré, 35 ans, a remercié BET, une chaîne de télévision américaine qui octroie des prix à des personnalités afro-américaines ou issues de minorités, estimant qu'il s'agissait d'une "reconnaissance": "C'est une reconnaissance pour toutes les victimes, pour toutes les familles qui ne cessent de lutter pour la vérité et la justice", a-t-elle dit dans un message vidéo diffusé lors d'une cérémonie virtuelle de remise de prix.
Coupe afro et T-shirt "justice pour Adama", Assa Traoré qui n'avait jamais milité auparavant, se voit aujourd'hui comparée à une "Angela Davis" française, dans le sillage de la mort de George Floyd.
Depuis la mort en juillet 2016 de son frère après son arrestation par des gendarmes à Beaumont-sur-Oise, dans la région parisienne, elle enchaîne manifestations, prises de parole, interviews. Épaulée par un solide "comité" d'une vingtaine de proches et de militants des quartiers, elle réclame inlassablement "vérité et justice" pour Adama. Sa "vérité" à elle est que son frère a été "tué". L'enquête, toujours en cours, a viré à la bataille d'expertises, sans mise en cause des forces de l'ordre.
Devenue militante à temps plein, elle n'a jamais repris son travail d'éducatrice spécialisée et vit avec ses trois enfants de six, huit et 12 ans dans un appartement aux portes de Paris. Avec son comité, Assa Traoré a rassemblé début juin des milliers de personnes dans la capitale et des centaines d'autres partout ailleurs en France.
Le "combat" d'Assa a aussi franchi les frontières. Plusieurs journaux américains ont fait son portrait ces derniers jours et la star Rihanna s'est fendue d'un post sur les réseaux sociaux via le compte de sa marque pour saluer son engagement.
En France, ses positionnements continuent de susciter la controverse, plusieurs intellectuels dénonçant une "racialisation" du débat public, au mépris de "l'universalisme républicain".