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Affaire Baupin: "Je suis persuadée que beaucoup se taisent encore"

Ce lundi, quatre élues écologistes ont dénoncé des comportements de "harcèlement" ou d'"agression sexuelle" de Denis Baupin, vice-président de l'Assemblée nationale et mari de la ministre du Logement Emmanuelle Cosse. Mais Dominique Trichet-Allaire, responsable de la commission féminisme à EELV, estime qu'il y a de nombreuses autres victimes potentielles.

Le député écologiste Denis Baupin a démissionné lundi de son poste de vice-président de l'Assemblée nationale quelques heures après avoir été mis en cause par des élues écologistes pour "harcèlement" ou "agression sexuelle", des accusations qu'il conteste. Après les révélations de la presse, le parti Europe Ecologie-Les Verts, que Denis Baupin a quitté il y a trois semaines, a salué le "courage" des victimes qui se sont exprimées et espéré qu'il serait "contagieux".

La porte-parole du parti, Sandrine Rousseau, une de victimes présumées, a ainsi lancé un "appel" à témoignages non prescrits. "S'il y a des femmes, qu'elles n'hésitent pas, on sera là en soutien, nous pour lesquelles les faits sont prescrits", a-t-elle déclaré. Dominique Trichet-Allaire, responsable de la commission féminisme à EELV, estime, elle aussi, qu'il y a de nombreuses autres victimes potentielles et qu'elles seront incitées à parler grâce à la démarche de ces élues.

"On m'a aussi fait part de deux autres noms"

"Je suis persuadée qu'il y a encore des faits non prescrits, qu'on est sur le haut de l'iceberg et que beaucoup se taisent encore, assure-t-elle sur RMC. J'ai eu l'occasion d'échanger avec des femmes, entre 10 et 15, me faisant part de violences subies. Beaucoup d'entre elles parlent de Denis Baupin mais on m'a aussi fait part de deux autres noms".

"Toutes m'ont dit: 'Je t'en parle à toi mais il ne faut pas le dire'", ajoute-t-elle. Un silence qui s'explique selon elle par "la trop forte pression" autour de ces sujets: "C'est difficile d'en parler". Mais Dominique Trichet-Allaire se veut confiante pour l'avenir: "Espérons que ce silence de la part des victimes va se casser, se fissurer pour dénoncer tous ces actes-là".

M.Ricard avec Aurélia Manoli