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"Après 13 attaques, deux incendies en deux mois, il faut des sanctions": des militants antispécistes jugés pour dégradations et violences aggravées

Au total, une dizaine d'établissements de Lille et sa métropole ont été visés par une quinzaine d'actes.

C'est une première en France: mardi, un groupe de quatre jeunes militants antispécistes vont être jugés devant le tribunal correctionnel de Lille. Ils sont soupçonnés d'avoir vandalisé, tagué et même incendié plusieurs boucheries l'an dernier. 

C'est toujours le même mode opératoire. Plusieurs militants, le visage dissimulé sous des capuches, s'approchent d'un magasin, sortent des pavés de leurs sacs et les lancent sur les vitrines. Un cocktail molotov a même été utilisé. A chaque fois, ils taguent la phrase "Stop au spécisme" en lettres rouge sang et disparaissent.

Au total, une dizaine d'établissements de Lille et sa métropole ont été visés, par une quinzaine d'actes, et un préjudice total qui s'élève à plus de 150.000 euros, selon l'avocat des plaignants. 

"Revendiquer oui, manifester oui, venir la nuit avec des cagoules et casser non"

Deux des prévenus ont été placés en détention provisoire le 8 février, et libérés la semaine dernière en attendant le procès. Les deux autres ont été placés sous contrôle judiciaire. Ils ont entre 23 et 39 ans. Pour eux, l'animal est l'égal de l'homme, et le métier de boucher ne devrait pas exister. 

Lors d'une première audience le 8 février dernier, ils avaient réclamé un report pour préparer leur défense. Face à eux, les plaignants: une dizaine de bouchers qui réclament des sanctions exemplaires. Sans cela, les violences pourraient empirer préviennent-ils. 

Sur RMC, Laurent Rigaud, représentant des Bouchers du Nord, ne cache pas sa colère: "Ca fait deux mois que nous avons subi treize attaques, deux incendies. Il y eu les investigations, les interpellations. Il y a lieu maintenant d'avoir les sanctions à la hauteur de ce que l'on a subi, à hauteur de plusieurs centaines de milliers d'euros de dégâts".

Ce boucher dit désormais attendre une sanction exemplaire: "Il faut leur passer un message clair: vous n'avez pas le droit de faire ce que vous avez fait, vous allez être incarcérés. Et le message clair doit être aux autres: celui qui fera pareil aura la même sanction. C'est le rôle de la Justice, de l'Etat de faire ce travail. Les citoyens ne peuvent plus accepter ce qu'il se passe. Revendiquer oui, manifester oui, venir la nuit avec des cagoules et casser ce n'est pas possible". 

Les anti-spécistes seront-ils revendicatifs ou raisonnés? C'est un procès déroutant pour l'avocat de la partie civile.

Anaïs Bouitcha avec Xavier Allain