Augmentation de la mortalité pour les cyclistes: "Les aménagements ne sont pas séparés du trafic automobile"
11,3% de baisse du nombre de personnes tuées sur les routes de France métropolitaine. Bonne nouvelle oui sauf que la mortalité augmente pour les cyclistes, qui se sont multipliés après le confinement. Les chiffres de la Sécurité routière tombés mardi, ils pointent une montée alarmante des victimes usagères du vélo: 37 tués, c’est 15 de plus par rapport à l'année précédente.
Sur son nouveau vélo, Ali n'est pas encore tout à fait à l'aise. Il est cycliste depuis quelques mois seulement et il l'avoue, il n'est pas toujours évident de rouler à Paris.
“Il y a beaucoup de pression, beaucoup de stress. On est toujours les uns derrière les autres à dire ‘plus vite, plus vite’. Donc j’essaye de me détendre, de me concentrer. Il faut attendre, mais bon c’est une transition à mon avis, ça va aller”, estime-t-il.
Le déconfinement a abouti à une augmentation de la pratique du vélo et avec lui une hausse du nombre d'accidents. Grégory, cycliste parisien depuis plus de 10 ans, l'a constaté. “Le matin et le soir il y a des phases d’engorgement des pistes cyclables. C’est un peu 'Mad Max' sur les pistes. Mais bon à la longue j’ai quand même l’impression qu’on aura des infrastructures suffisantes, en tout cas, je l’espère”, indique-t-il.
Aménagements insuffisants
Les infrastructures sont elles suffisantes actuellement? Sûrement pas selon Joseph D'Halluin secrétaire général de la FUB, la fédération française des usagers de la bicyclette.
“Le problème avec les aménagements qu’on fait en France aujourd’hui, c’est qu’ils ne sont pas nécessairement séparés du trafic automobile et surtout, ils ne sont pas continus. Il faut vraiment passer un braquet, il faut un réseau maillé”, appuie-t-il.
Un cycliste a trois fois plus de risque d’être victime d’un accident qu’un automobiliste et 16 fois plus de risques d’être gravement blessé.