"C'est ahurissant, on se croit dans un film": l'une des 349 victimes présumées du chirurgien soupçonné de pédophilie raconte
349 victimes présumées identifiées: vendredi, la procureure de la République de Lorient a présenté un bilan à la hausse du nombre de victimes de Joël le Scouarnec, chirurgien de Jonzac, suspecté de viols et agressions sexuelles sur des patients mineurs durant près de 30 ans de carrière.
Si 229 personnes ont déjà été entendues, dont 197 ont déjà déposé plainte, ce chiffre pourrait encore gonfler: certaines victimes présumées ne se souviennent du docteur. Comme cette jeune mère de famille que RMC a rencontré et qui souhaite garder l'anonymat.
C'est en août dernier que la gendarmerie lui rend visite: elle apprend alors qu’elle aurait été violée par le chirurgien de Jonzac quand elle avait seulement 10 ans.
"Nous avons eu une réunion avec la procureure avec un grand nombre des victimes potentielles de Joël Le Scouarnec. C'était le silence complet: nous étions tous à l'écoute de ce que la procureure pouvait annoncer. Certaines informations nous ont retourné" confie-t-elle.
Parmi ces annonces, le nombre, "inimaginable" de victimes présumées, désormais, donc, relevé à 349.
"On nous avait annoncé 250 victimes. Là, on arrive à un chiffre démesuré. C'est ahurissant. Et malheureusement, tout le monde n'en a pas encore conscience... On se croit dans un film. C'est presque irréel".
Fatiguée, toujours colère, cette dernière confie tout de même avoir l’impression d’être entendue par la Justice.
Les gendarmes de la Section de recherche de Poitiers identifient toujours plus de victimes à travers les écrits, vidéos et photos découverts lors de la perquisition du domicile du chirurgien et ses fameux "carnets" où le spécialiste écrivait ses fantasmes.
Ce sont pas moins de 26 années d'écrits qui ont ainsi été retrouvés, et dont il est parfois difficile d’identifier les victimes présumés concernées. Surtout que “la litanie (est) souvent insoutenable” selon les mots de la procureure.