"Ca fait peur": en manque de licenciés, la pétanque s'inquiète pour sa survie économique
La Fédération de pétanque tire la sonnette d'alarme. Le monde de la pétanque et du jeu provençal est pratiquement à l’arrêt depuis un an.
60 ans que Francis aligne les carreaux et les licences pour jouer en compétition sauf que cette année “je ne l’ai pas encore prise parce que toutes les compétitions, on ne sait pas où on en est. Ça me désolerait de prendre une licence et de faire un ou deux concours dans l’année”, explique-t-il.
Sans visibilité, inutile de débourser 35 euros pour se licencier, reste alors la nostalgie des tournois passés. "Ça nous manque. L’amitié, les amis, le charme de gagner dans des gros concours”, indique ce passionné.
Avec l’incertitude sanitaire, les boulistes sont aussi moins nombreux à venir tirer et pointer. “Nos adhérents qui ont dépassé un certain âge ne viennent plus du tout”n affirme Loïc, le co-président du club de la Boule Vallier à Marseille.
"Ils me téléphonent, ils me disent qu’ils ont peur de la maladie.Par an normalement j’ai entre 50 et 80 licenciés. Là pour le moment je dois peut-être avoir fait huit à dix licences. Ca fait peur”, assure-t-il.
Un gouffre financier
Depuis un an, le taux de reprise de licence est seulement de 38% et cela constitue un gouffre financier. Kevin Gallier est cadre à la fédération française de pétanque et de jeu provençal.
“Les licences et les affiliations représentent 75% du budget de la fédération. Donc sans ces licences, c’est toute la chaîne de la fédération qui peut ne plus vivre. Sans cet apport financier on ne peut pas organiser de compétitions pour les licenciés. Donc c’est un cercle vicieux dans lequel on est installé”, appuie-t-il.
Avec un sport pratiqué majoritairement en plein air, cette fédération demande au gouvernement d'autoriser au plus vite une reprise des championnats amateurs.