RMC

Colère des éleveurs: "Le plan a été bien vendu mais le compte n'y est pas"

Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA, ce jeudi dans Bourdin Direct.

Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA, ce jeudi dans Bourdin Direct. - Capture RMC découverte

Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA, a estimé ce jeudi sur RMC que le plan d'urgence annoncé mercredi par le gouvernement en faveur des éleveurs ne comportait que 108 millions d'euros d'aide réelle. Insuffisant selon elle pour sauver la filière.

Si l'on a coutume de dire que la nuit porte conseil, elle permet aussi de réfléchir et de compter. Et ce jeudi matin, après une nuit à analyser les 24 mesures du plan d'urgence annoncé la veille par le gouvernement, les agriculteurs estiment que le compte n'y est pas. "Le plan a été bien vendu par le gouvernement", reconnaît Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA, ce jeudi sur RMC. "Mais j'ai fait les comptes, sur les 24 mesures annoncées, il y a grosso modo plus de la moitié qui sont des réannonces (sic) de ce qui avait déjà été annoncé". "Il n'y a que 108 millions d'euros d'argent frais, soit 300 à 400 euros par exploitation, on n'est pas sur des niveaux qui peuvent soutenir. Le reste correspond à un droit à emprunter pour repousser ses dettes", détaille-t-elle.

"Il n'y a que 108 millions d'euros d'argent frais"

Si les actions se poursuivent ce jeudi, c'est parce que les agriculteurs ont le sentiment que le gouvernement ne fait pas ce qu'il faut sur la seule chose qui compte pour les éleveurs : la revalorisation des prix des produits. "C'est ça qui fait le revenu des agriculteurs", insiste la vice-présidente de la FNSEA. "On n'attendait pas des miracles, mais ce que nous attendons le plus c'est que le gouvernement se fasse respecter par les industriels et les grands distributeurs pour revaloriser les prix. Là où l'on devait avoir 80 euros par carcasse, l'argent n'est pas arrivé. Ils n'ont pas respecté leurs engagements" pris en juin dernier.

"Les industriels ont été beaucoup pressés par la grande distribution"

Christiane Lambert a également réagi dans Bourdin Direct à la publication mercredi du rapport du médiateur des relations commerciales agricoles. Un rapport qui pointe surtout du doigt les abattoirs, qui n'ont pas assez augmenté leurs prix d'achat aux éleveurs, et qui reconnait que la grande distribution a "joué le jeu", sans toutefois se montrer très enthousiaste. Sur les abattoirs, Christiane Lambert s'est voulu compréhensive. "Les industriels, qui ont été beaucoup pressés pendant des années par les grands distributeurs, ont du mal aujourd'hui à passer les centimes". Mais elle prévient : "Il va falloir qu'ils le fassent".

Philippe Gril avec Adrien Borne