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Comment le nitrate d'ammonium est-il pris en charge dans les ports français ?

A son arrivée, ce produit chimique fait l'objet d'un protocole de prise en charge très strict.

Il est à l'origine de bien des inquiétudes. Le nitrate d'ammonium, présenté comme étant à l'origine des explosions qui ont endeuillé Beyrouth, est aussi massivement présent en France. Rien qu'à Saint-Malo par exemple. 60.000 tonnes de cette substance transitent par le port breton chaque année.

Utilisé comme engrais pour les cultures de légumineuses, il est disséminée partout. Chaque année, l'agriculture française utilise 5 millions de tonnes de nitrate d'ammonium.

Mais comment ce produit dangereux est-il pris en charge ? À chaque arrivée d'une cargaison de nitrate d'ammonium, c'est en mer qu'a lieu la première inspection. Un expert mandaté par le port monte à bord, pour contrôler l'état du chargement. 

Trois jours pour quitter le port

Une fois vérifiée, la substance est débarquée sous l'œil et les lances à eau des pompiers. Le produit n'explose pas tout seul, ce n'est qu'au contact d'autres substances qu'il peut s'enflammer. Au port, la substance est donc séparée, conservée, à l'écart dans des sacs. Interdiction que ce produit chimique ne s'accumule sur les quais. 

Les sacs ont trois jours pour quitter le port. Chargés dans des camions, ils sont ensuite dirigés dans la centaine de sites de stockage dédiés au nitrate d'ammonium en France. Pour limiter les risques, pas plus de 5000 tonnes de produit ne sont tolérés dans ces entrepôts.

Alfred Aurenche avec Guillaume Descours