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Coup de force des forains au Mans: les habitants dénoncent "Un spectacle horrible"

De vives tensions ont opposé forces de l'ordre et forains lundi au Mans au quatrième jour de mobilisation.

Environ 500 forains se sont rendus lundi dans le centre-ville du Mans avant d'être repoussés par les gendarmes. Les professionnels du spectacle demandent à pouvoir travailler au centre, alors que la mairie a décidé de les déplacer à l’extérieur de la ville. 

Rapidement, lundi matin, de violents affrontements ont éclaté près de la mairie obligeant les forces de l'ordre à faire usage de tirs de gaz lacrymogènes. Caravane en feu, blocage des voies SNCF, échauffourées: la gare a dû être fermée, la mairie évacuée à deux reprises. 

Sur RMC, Martine, une habitante du Mans, a été choquée par ces images de violences: "C'est un spectacle horrible, horrible. Ca fait vraiment très peur. Et ça va durer..."

Même constat pour Patrick, retraité habitué du centre-ville:

"C'est presque devenu une mode. Il y a quelque chose qui ne va plus, on manifeste et on casse. Ils ne connaissent plus le dialogue comme avant. Il faut bien qu'on gagne notre vie mais ce n'est pas en manifestant ou en cassant durement qu'on arrive à quelque chose". 

Face aux forains, les policiers ont eu fort à faire. Casqués, masqués, cagoulés, les manifestants sont venus munis de battes de baseball, de barres de fer, de frondes et de masques à gaz. 

"C'est vraiment un affrontement contre des policiers"

La situation a rapidement dégénéré en échauffourées: des manifestants ont enflammé une caravane qu'ils ont jetée en direction des forces de l'ordre qui ont tiré des grenades de désencerclement pour les disperser.

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a évoqué sur Twitter "des attaques d'une violence inouïe". "Rien ne saurait justifier les exactions commises ce matin au Mans (...) Soutien aux policiers et gendarmes mobilisés. Ils ont toute ma confiance", a réagi M. Castaner.

Anna Berthe, secrétaire départementale du syndicat Alliance, déplore que les forces de l’ordre soient particulièrement visées:

"Ils ont des billes, des boulons, des pierres qu'ils nous lancent. Ils arrivent avec des barres de fer, des matraques. Cette violence est tournée vers nous, contrairement aux 'gilets jaunes'. C'est vraiment un affrontement contre des policiers, ils ne vont pas casser des vitrines. C'est vraiment ciblé" déplore-t-elle.

Les forains ont prévu de se faire à nouveau entendre aujourd’hui. "On ne demande pas un euro mais juste le droit à travailler", explique l’un d’eux.

Mahault Becker-Granier et Xavier Allain