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Couvre-feu, report de la rentrée scolaire: pourquoi ce serait utile selon le Pr Philippe Amouyel

Invité d’"Apolline Matin" ce lundi sur RMC et RMC Story, l’épidémiologiste Philippe Amouyel, professeur de santé publique au CHU de Lille, a expliqué les avantages que pourrait présenter l’adoption de nouvelles mesures restrictives contre la vague de Covid.

Faut-il de nouvelles mesures restrictives pour lutter contre l’explosion des cas de Covid ? C’est l’enjeu du conseil de défense sanitaire ce lundi à 16h, que dirigera le président de la République Emmanuel Macron en visioconférence depuis le fort de Brégançon. Sur la table, la possibilité d’annoncer un retour du couvre-feu pour la soirée du Nouvel an et le report de la rentrée scolaire. Pour l’épidémiologiste Philippe Amouyel, invité d’"Apolline Matin" ce lundi sur RMC et RMC Story, ces deux mesures seraient utiles.

"Le couvre-feu serait efficace, oui, explique le professeur de santé publique au CHU de Lille. Comme toutes les mesures qui visent à diminuer la circulation du virus, surtout à des périodes de brassage important. Mais ce n’est pas une efficacité à 100%. Il faut plusieurs mesures." Pour Philippe Amouyel, prolonger les vacances scolaires aiderait aussi à réduire la circulation du virus. La rentrée scolaire est programmée le 3 janvier.

"Le virus circule de manière extrêmement rapide chez les enfants, souligne l’épidémiologiste. Avant les vacances, il y avait deux fois plus d’incidence que chez les enfants. Si on pouvait prolonger d’une semaine… Je sais que ça pourrait problème aux parents. Mais on pourrait encore de l’effet vacances, qui a significativement diminué le nombre de cas."

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"Il faut surveiller le nombre d’entrées en réanimation"

Des mesures qui contribueraient à la protection de l’hôpital, alors que pour l’instant, dans les pays étrangers très touchés par Omicron, les hospitalisations ne flambent pas. "Elles continuent d’augmenter mais beaucoup moins vite, heureusement, que les courbes des cas et des contaminations, analyse Philippe Amouyel. C’est grâce à la vaccination, qui protège à trois doses des formes graves. Il faut surveiller le nombre d’entrées en réanimation, en hospitalisation, qui sont les facteurs qui pourraient déclencher une crise sanitaire majeure."

L’autre enjeu majeure de cette fin d’année, c’est de préserver l’économie en évitant la multiplication des longs isolements pour les cas contacts. "Si on a 100.000 cas positifs, ça fait 400.000 ou 500.000 cas contacts qui doivent s’isoler, chaque jour, explique Philippe Amouyel. Ça risque de paralyser significativement la France. Il va falloir la réduire, de manière mesurée, afin de ne pas entraîner cette paralysie. Il faut voir quelle population pourrait éviter de se confiner, par exemple les vaccinés à trois doses, les -65 ans sans comorbidité, les gens dont les métiers sont clés, les personnels de santé, du secteur des transports, de l’énergie…" C’est aussi sur la table du conseil de défense sanitaire.

LP