Déradicalisation: un rapport parlementaire prône la prise en charge individuelle

Sébastien Pietrasanta - AFP
Comment prendre en charge un Français qui rentre de Syrie ? Comment aider un jeune radicalisé en France à sortir de son endoctrinement ? Autant de questions auxquelles un rapport parlementaire, piloté par le député socialiste des Hauts-de-Seine, Sébastien Pietrasanta et consulté par RMC, tente de répondre. Pendant plus de trois mois, cet élu a auditionné une cinquantaine de personnes et organisé des rencontres chez nos voisins européens pour savoir comment ils prennent en charge cette déradicalisation.
"Tous les cas ne se ressemblent pas"
Au final, il en ressort 37 propositions et une idée constante : il n'existe pas de solution unique. Chaque individu radicalisé en France ou de retour de Syrie doit être pris en charge de manière individuelle. Car tous ceux qui se sont envolés pour la Syrie ou l'Irak ne sont pas partis pour les mêmes raisons... "Tous le cas ne se ressemblent pas, il faut vraiment faire du cas par cas et, pour certains, la solution peut être le suivi individuel", justifie Sébastien Pietrasanta sur RMC.
Dans son rapport, le député socialiste propose que la réponse judiciaire soit adaptée et qu'il n'y ait plus de placement systématique en détention. Il estime en effet qu'il est temps de mettre sur pied des alternatives à la prison. "Une enfant de 14-15 ans qui revient en France, je ne suis pas sûr que sa place soit en prison, explique-t-il sur RMC. En effet, l'accompagnement éducatif par un mentor, le lien avec la famille sont essentiels". Concrètement, la prison doit être réservée aux jihadistes les plus dangereux, ceux qui ont appris à manipuler les armes.
"Cela doit être une décision judiciaire"
Pour le député, la justice doit aussi obliger certains individus à se rendre dans des centres de déradicalisation qui propose une prise en charge psychologique. Mais il considère aussi qu'il faut les aider à trouver un travail et un logement. Autre alternative à la prison: laisser par exemple un jeune mineur rentré de Syrie retrouvé sa famille tout en l'obligeant à être suivi au quotidien par un tuteur chargé de le réinsérer...
"Il est important que cela soit une décision judiciaire et non sur la base du volontariat, souligne Sébastien Pietrasanta. Il faut donc que le juge puisse appuyer sur des faits matériels précis et à partir de ce qu'ils ont vécu et fait en Syrie, il doit décider si l'individu va en prison, dans un centre de déradicalisation ou doit suivre un accompagnement en milieu ouvert". Pour Sébastien Pietrasanta, il est temps de mettre sur pied des alternatives à la prison. La justice doit pouvoir placer des individus dans des centres de déradicalisation ou les obliger en liberté surveillée à être suivi par des tuteurs chargés de les réinsérer.