Didier Deschamps, pragmatisme, langue de bois et mentalité de vainqueur
Didier Deschamps, le sélectionneur de l’équipe de France, reprend Karim Benzema dans son groupe à la surprise générale. On sait qu’il y a un lourd passif entre les deux hommes. Karim Benzema avait affirmé que Didier Deschamps ne le sélectionnait pas parce qu’il cédait à la partie raciste de la France. Et peu après la maison du sélectionneur en bretagne a été taguée avec ce mot : raciste.
Deschamps a ensuite toujours dit que c’était pour lui “impardonnable”. En janvier dernier encore il a déclaré : "On a touché à mon nom, à ma famille, je n’oublierai jamais." Et tout le monde a cru que “je n'oublierai jamais”, ça voulait dire: "Je ne pardonnerai jamais, je ne le sélectionnerai plus jamais".
Il a tout gagné, sauf l'Euro en tant que sélectionneur
Et bien on avait tort. Didier Deschamps a prouvé mardi son pragmatisme. Il avait besoin du meilleur avant-centre du moment, il l’a pris. Il a expliqué mardi soir qu’il place l’équipe de France au-dessus de tout, et surtout au-dessus de son cas personnel.
Il a confié qu’il a eu une longue discussion avec Benzema, avant de prendre sa décision. Il n’a voulu dire ni quand a eu lieu cette rencontre, ni où, ni qui en a pris l’initiative, ni ce que les deux hommes se sont dit. Et ce n’est pas faute que les questions lui aient été posées mais Didier Deschamps est un virtuose de la langue de bois.
Avec Benzema et 25 autres joueurs, il part donc maintenant à la conquête de l’Euro. Le titre qui lui manque comme sélectionneur. Parce que sinon il a tout gagné.
Comme joueur, 2 Ligues des champions, la Coupe du monde et l’Euro. Comme entraîneur: le championnat de France avec Marseille. Comme sélectionneur, le Mondial 2018 après une finale de l’Euro 2016.
Le plus beau palmarès du foot français de loin. Pour ce basque qui dit souvent que c’est Bernard Tapie qui lui a appris la culture de la gagne. Quitte à se réconcilier avec celui qui l’a insulté.
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