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1.500 tonnes de blé détruites: la présidente de la FNSEA dénonce "l'éco-terrorisme"

Un collectif d'activistes militant contre les "fermes-usines" a bloqué un train de marchandises et détruit 1.500 tonnes de blé ce samedi à Pontivy, dans le Morbihan.

Une action militante qui fait grincer des dents. Ce samedi, des membres du collectif "Bretagne contre les fermes usines" ont immobilisé un train qui transportait des tonnes de blé, à Noyal-Pontivy dans le Morbihan, avant de déverser une partie de son chargement sur les rails.

Le préjudice est évalué à 2 millions d'euros. Au total, 1.500 tonnes de blé ont été détruites. Pour les militants du collectif à l'origine de l'opération, qui dénoncent un système agricole irresponsable qui ne respecte pas l'environnement, c'est "une goutte d'eau" par rapport aux millions de tonnes de blé consommées par l'agro-industrie.

"Du terrorisme vert"

Mais les représentants agricoles eux, sont en colère: "1.500 tonnes, c'est 40 camions, 6 millions de baguettes. Oui c'est un acte terroriste. C'est un acte ignoble", dénonce ce lundi sur RMC Jean-François Loiseau, président d'InterCéréales.

"Je suis scandalisée, d’une telle action, c’est un éco-terrorisme ou du terrorisme vert, je ne sais même pas comment l’appeler", renchérit Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA. "Déverser 1.500 tonnes de blé au moment où la planète entière se dit qu’on va manquer d’alimentation et que les Nations unies nous parle d’un ouragan de famine, c’est totalement irresponsable", ajoute-t-elle.

"Les activistes pensaient que c’était du soja, mais ce n’est pas du soja. C’est du blé français qui vient du centre de la France. Qui sont ces gens qui s’érigent en justicier de savoir qui a le droit de faire quoi, ce n’est plus du militantisme, c’est du terrorisme", martèle Christiane Lambert.

Un mur au milieu des voies ferrées

Le train de marchandises devait se rendre près d'une usine voisine d'aliments pour bétail, lorsqu'il s'est retrouvé bloqué par un mur de parpaings monté à la hâte en travers des voies ferrées par une cinquantaine de militants.

Dans la foulée, "plusieurs plaintes" ont été déposées indique la préfecture du Morbihan. "La justice doit passer", a de son côté réagi le ministre de l'Agriculture, Julien de Normandie.

"Il va y avoir des actions dès le début de semaine, nous ne serons pas en reste. L'impunité, ça n'existe pas. Ils ont agi à visage découvert, nous faisons confiance en la justice. Il faut des sanctions", appelle Jean-François Loiseau.
Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC