RMC
Économie

20ème anniversaire des radars: "Il faut arriver à reprendre le sujet en main au niveau politique"

placeholder video
Les radars viennent de fêter leurs vingt ans. S’ils ne font pas toujours l’unanimité, ils n’en demeurent pas moins efficaces pour diminuer le nombre de décès et d’accidents sur nos routes. Selon la sécurité routière, la mortalité sur les routes a diminué de 45% en 20 ans.

Le tout premier radar automatique a été inauguré à la Ville-du-Bois (Essone) sur la RN 20. En 2003, il y avait 43 radars, ils sont désormais environ 4.600 sur le territoire Français. Un symbole de la volonté politique de Jacques Chirac de faire de la sécurité routière une grande cause nationale.

Maître Julé-Parade, invité de la Matinale Week-End sur RMC témoigne des avancées permises par les radars et des moyens supplémentaires à mettre en place afin de limiter le nombre de mort sur les routes. Selon la ligue contre la violence routière, les radars auraient permis en 20 ans de sauver 40 000 à 50 000 vies et 250 000 hospitalisations.

La chute considérable du nombre de mort sur la route

Dès la première année (2003), les services du ministère de l'Intérieur ont annoncé une chute de 20,1% de morts sur les routes. (7.655 tués en 2002 à 2.944 en 2021)

Les radars automatiques ont été le symbole et l’outil de la rupture dans la lutte contre la mortalité routière : avant 70% des contraventions passaient à la trappe.

Désormais la loi fixe quinze types d’infractions que peuvent détecter les radars depuis juillet 2023. Vitesse, téléphone au volant, feux rouge mais aussi distance de sécurité, circulation sur la bande d’arrêt d’urgence, mauvais dépassement pourront être détectés.

“En quelques mois on assiste à une diminution du nombre de tués”, témoigne Maître Julé-Parade, avocat spécialisé dans la défense des victimes d'accidents de la route.

3267 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine en 2022.

Le changement de comportement des conducteurs

Le simple fait qu’on annonce la fin de l'impunité a mis dans la tête des Français l’idée qu’on allait enfin contrôler la règle. On peut leur dire merci pour ça. En un an à l'époque on a divisé par 10 le nombre d'accidents là où il y avait des radars automatiques.

"Scientifiquement il y a un lien entre la vitesse moyenne et la mortalité. La diminution de la mortalité, ce n’est pas grâce aux progrès technologiques. C’est l’effet de la politique routière qui a été très forte sur les contrôles automatiques", ajoute Maître Julé-Pradé.

De nombreuses causes de mortalité sur la route

L’alcool reste une des causes contre laquelle car on n’arrive pas à lutter parce qu’on n’a pas les moyens humains pour les contrôler.

Si la participation des radars à la chute de la mortalité sur la route est indéniable, elle n'est pas la seule, puisque par exemple, le téléphone au volant a aussi été interdit en 2003.

L’alcoolémie et la vitesse sont présentes respectivement dans 31% et 25% des accidents mortels, la fatigue ou la somnolence sont en cause dans près de 8% des accidents mortels.

"Il faut arriver à reprendre le sujet en main sérieusement au niveau politique", ajoute Maître Julé-Pradé.

Les autoroutes enregistrent une forte hausse de la mortalité (+12 %), passant de 263 tués en 2019 à 294 tués en 2022.

La vitesse excessive ou inadaptée et l’alcool restent les deux premiers facteurs enregistrés par les forces de l’ordre (respectivement pour 28 % et 23 % des présumés responsables).

Les stupéfiants et l’inattention sont mentionnés pour 13 % des présumés responsables.

A vous de nous dire : 20 ans des radars automatiques, faut-il leur dire merci ? - 28/10
A vous de nous dire : 20 ans des radars automatiques, faut-il leur dire merci ? - 28/10
7:05

Les recettes des radars avoisinent le milliard d'euros

Les recettes des flashs issues du paiement immédiat et du montant estimé des amendes majorées pourraient avoisiner le milliard d’euros.

La maintenance de ces appareils a coûté 45 millions d’euros sans compter les réparations dues au vandalisme (+30%) selon la Cour des comptes.

D'après l'association 40 Millions d'automobilistes, "les recettes financières de vingt ans de répression représentent 12,5 milliards d'euros" dans les caisses de l'Etat.

CN