Projet d'autoroute A69: la ZAD évacuée, mais les manifestants déterminés à poursuivre leurs actions

La ZAD installée dans la ferme de la Crémade dans le Tarn, en marge de la manifestation contre l'autoroute A69, a été évacuée dimanche en début d'après-midi par les forces de l'ordre. Une opération qui a nécessité l'engagement de 1.200 gendarmes au total, dont 600 rien que sur l'opération d'évacuation.
Les forces de l'ordre ont tiré plusieurs dizaines de grenades lacrymogènes pour faire évacuer les manifestants de la ZAD. Le dispositif est maintenu et adapté en fonction des circonstances pour éviter le retour d'opposants sur le site.
Sur place de nombreux manifestants restent déterminés
En fin d'après-midi, 150 personnes étaient encore sur le site voisin, lieu de la manifestation qui s'est terminée à 12h, pour ranger les tentes ou démonter les barnums. Maintenant délogés, des manifestants affirment vouloir continuer à rester sur le campement, à proximité de la ZAD.
“Je ne quitterai pas les lieux, je resterai là. On est des centaines et des centaines à vouloir rester ici”, assure l'un d'entre eux.
Il habite à moins d'un kilomètre, tout proche du tracé de la future A69. Ce n'est pas le cas de Romain, étudiant à Toulouse. Il a dû repartir dimanche soir. “Je vais rester sur les réseaux voir ce qu’il se fait, voir s’il y a une manière quelconque d’apporter du soutien à ceux qui restent”, explique-t-il.
De nouvelles opérations de sabotage à prévoir?
Pour son amie Cali, c'est important de rester mobilisé contre ce projet d'autoroute, même de loin.
“C’est quand même absurde de raser toute la nature, toute une biodiversité qu’on peut avoir autour de ça. Ça ne va rien faire de mieux que de profiter aux personnes qui sont déjà aisées et qui vont juste prendre l’autoroute pour 15 euros pour 10 minutes de moins qu’une nationale”, déplore-t-elle.
Mais cette contestation devra se faire ailleurs, concède Etienne, militant écologiste. “Il reste toujours 50 km d’autoroute à occuper. Donc j’imagine que les personnes vont localement s’organiser pour persévérer dans cette logique d’occupation qui nous semble primordiale”, juge-t-il.
Les travaux vont reprendre dès ce lundi assure la mairie
Du côté de la mairie on se félicite de cette évacuation. Invité de RMC, le maire de Mazamet Olivier Fabre (DVD), assure que le chantier reprendra dès ce lundi. "Il y a des entrprises et des centaines de salariés concernés. Il faut que les choses soient tenues car nous sommes dans un état de droit", lance-t-il estimant que "rien ne doit arrêter ce projet".
L'élu avance l'argument de la non-présence des contestataires lors des 30 réunions publiques. "La concertation a été faite, les étapes juridiques ont été faites dans les règles de l'art", juge-t-il.
Pas de quoi atténuer la volonté des manifestants: certains se disent prêts à réitérer des opérations de sabotage et d'occupation de ce chantier controversé dont la livraison est prévue pour 2025.