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Économie

Après Camaïeu et Go Sport, Michel Ohayon au coeur d’un scandale immobilier à Marseille

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A Marseille, le chantier de construction de la résidence Le Bao a plus de cinq ans de retard et les acquéreurs n'en peuvent plus. Un immeuble appartenant à Michel Ohayon, à la tête d'enseignes en grande difficulté comme Go Sport ou Camaïeu.

A Marseille, un scandale immobilier laisse sur le carreau 80 acquéreurs d’appartements dans une résidence en construction appartenant à Michel Ohayon. C’est ce même dirigeant qui est aujourd’hui à la tête de Camaïeu ou Go Sport, des entreprises en grande difficulté financière.

La résidence Le Bao, qui devait comprendre 9000 m² de boutiques, 110 appartements, une piscine de 20 mètres de long, 2000 m² d'espaces extérieurs, un parking, une conciergerie, ou encore un espace fitness, accuse cinq ans de retard à la livraison. Les acquéreurs excédés ont manifesté sur les lieux au début du mois et s’apprêtent à la refaire le 4 mars.

Jacques et son épouse, tous deux retraités, ont flashé en 2019 sur cette résidence vendue sur plan, proche de la mer, avec piscine sur le toit. Ils ont déboursé près de 270.000 euros pour un appartement qui n’est toujours pas terminé.

“A l’heure actuelle, nous vivons dans une location avec ma compagne avec des cartons jusqu’au plafond. On paye le loyer, le crédit et les frais de stockage de la cuisine”, détaille Jacques.

Ils sortent donc environ 1.200 euros par mois au total. Toutes leurs économies y sont passées, mais ce n’est pas le plus grave pour Jacques. “Quand on voit l’actualité, tout ce qui se passe autour du groupe de Michel Ohayon, on a peur que son empire s’écroule et qu’il n’ait plus d’argent pour finir ce chantier. Je pense qu’on ne verra jamais nos appartements”, confie-t-il.

Un retard lié à des impayés

Un cauchemar pour les 80 acquéreurs, qui ont pris des avocats pour se défendre et surtout comprendre comment on a pu en arriver là. Parmi eux, maître Christophe Jervolino.

“Nous avons obtenu une expertise qui nous apprend qu’en réalité, le retard est lié à des impayés. C’est-à-dire que des entreprises qui interviennent sur le chantier n’ont pas été payées par le maître d’ouvrage, qui est le promoteur. Et en l'occurrence, il s’agit de sociétés qui appartiennent à monsieur Ohayon”, précise-t-il.

De son côté, la Fédération locale du bâtiment a dénoncé il y a quelques mois les pratiques immobilières de Michel Ohayon.

Lionel Dian avec Guillaume Descours