Augmentation des frais de notaire: un mauvais signal "pour ceux qui ont déjà du mal à acheter"

Michel Barnier a proposé vendredi de relever ce plafond de 0,5 point, à 5%, pour trois ans, et laisse aux départements le choix de se saisir ou non de cette option. Le Premier ministre a finalement annoncé, depuis Angers, que les efforts budgétaires demandés aux départements allaient baisser "significativement".
Les droits de mutation à titre onéreux (DMTO), souvent appelés "frais de notaire" par abus de langage, constituent la majeure partie des frais payés pour l'achat d'un bien immobilier. Ils représentent un cinquième des recettes des départements et ont fortement chuté depuis deux ans face à la crise du marché immobilier, rappelle l'AFP.
2.000 euros : c'est ce que Pierre devrait alors débourser en plus pour son projet immobilier : "2.000 euros de moins pour financer d'autres choses sur le projet, comme des travaux. Mais aussi des voyages", énumère ce trentenaire qui économise déjà depuis longtemps pour acheter un deux-pièces d'environ 400.000 euros à Paris. "Le premier achat est un énorme investissement, c'est une dépense de plus sur un projet qui mobilise beaucoup d'épargne", regrette-t-il.
Les agences immobilières s'apprêtent à souffrir
Le secteur immobilier risque encore de souffrir, s'alarme André Capdeville, directeur de l’agence Guy Hoquet de Céret , près de Perpignan: "On considère aujourd'hui qu'on a 20% de transactions en moins par rapport à l'année dernière. On espère juste que les conséquences ne seront pas trop dramatiques pour certains confrères et agences immobilières."
Une taxe qui envoie un mauvais signal, renchérit Maël Bernier, directrice de la communication du courtier Meilleurtaux.com. Notamment pour "ceux qui ont déjà du mal à accéder à la propriété. On augmente encore les taxes qu'on va prélever sur les acheteurs", regrette-t-elle. À noter que la taxe foncière augmente de près de 4% cette année.
"On achète pour la première fois à 37 ans aujourd'hui", rappelle Maël Bernier, "car c'est de plus en plus dur"
Les départements peuvent fixer un taux de DMTO jusqu'à 4,5% du prix d'achat d'un bien immobilier ancien, auquel s'ajoutent des taxes perçues par l’État et les communes. Le Conseil supérieur du notariat "prend acte" de cette annonce et attend de pouvoir "mesurer l'impact sur le marché immobilier, qui n'a pas encore repris", a indiqué à l'AFP sa porte-parole Céline Deschamps.