Autoriser les casinos en ligne pour les taxer? La nouvelle idée du gouvernement

Autoriser les casinos en ligne. C'est la nouvelle idée qui émerge pour faire des économies, dans le cadre du projet de budget 2025 qui commence depuis lundi soir à être examiné dans l'hémicycle à l'Assemblée nationale. La France est le seul pays les interdisant dans l'Union Européenne avec Chypre.
C'est donc un amendement du gouvernement qui a été ajouté au texte du budget durant le week-end. L'idée c'est de les autoriser pour pouvoir les taxer. Ramener dans le cadre légal la roulette en ligne, le blackjack, la machine à sous. Depuis 2010, il n’y a que les paris sportifs, hippiques et le poker qui sont autorisés par la loi.
"Cette interdiction s'est accompagnée du développement d'une offre illégale importante ces dernières années", rappelle le texte de l'amendement déposé samedi.
Entre 748 millions et 1,5 milliard d'euros
Le produit brut généré par ces jeux d'argent en ligne illégaux en France est considérable, c'est la différence entre la mise d'un joueur et ce qu'on lui reverse. Et il se situe entre 748 millions et 1,5 milliard d'euros, soit entre 5% et 11% du marché global des jeux d'argent.
Officiellement, l'Etat veut légaliser la pratique pour mieux l'encadrer, "contrôler cette offre de jeux qui ne cesse de croître", mais aussi limiter l'impact sur la santé publique des consommateurs avec avant tout l'enjeu d'addiction.
"Cette autorisation doit s'accompagner d'une régulation spécifique qu'il est proposé de définir, en lien avec l'Autorité nationale des jeux et l'ensemble des acteurs concernés, par voie d'ordonnance", précise l'amendement.
Mais surtout c'est un jackpot pour l'Etat. Le texte prévoit de taxer ces casinos en ligne à hauteur de 55,6% du produit brut généré, comme tous les jeux d'argent en ligne. Ca rapporterait environ 1 milliard d'euros !
15.000 postes pourraient être supprimés
Cette légalisation, elle est souhaitée par les casinos en ligne, mais elle est décriée par les établissements physiques. Les représentants de la profession redoutent forcément une baisse de leurs gains, ou encore la fermeture de 30% des établissements avec des conséquences sur les emplois. 15.000 postes pourraient être supprimés.
Dans un entretien accordé aux Échos, le président du syndicat du secteur Casinos de France et directeur général du groupe Barrière, Grégory Rabuel, estime que "l'ouverture à la concurrence du casino en ligne entraînera une baisse du produit brut des jeux de casinos terrestres de l'ordre de 20 à 30%."
Cela revient, selon lui, à signer "l'arrêt de mort des casinos terrestres".
"Dans les faits, le marché existe déjà. Donc une légalisation n'enlèverait pas grand chose aux casinos" rétorque un partisan de l'autorisation auprès de l'AFP.