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Baisse de la note de la France: un risque d'"impact" sur les taux d'emprunt pour les particuliers

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La note souveraine de la France a été abaissée par l'agende de notation Standard and Poor's vendredi, passant de "AA" à "AA-". Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a immédiatement réagi assurant que cette décision n'aura "pas d'imapact sur le quotidien des Français". Pourtant selon Benoit Perrin, directeur de Contribuables associés, association de défense des contribuables, cela risque d'engendrer une hausse des taux d'emprunt pour les particuliers.

C'était une décision attendue, elle est maintenant effective et bien réelle. L'agence de notation américaine Standard and Poor's a annoncé vendredi soir abaisser la note de la France ! Elle passe en effet de "AA" à "AA-". Bruno Le Maire a réagi dans Le Parisien assurant que cette décision n'aura "pas d'impact sur le quotidien des Français".

Il s'agit de la note que cette agence attribue à la dette souveraine française. Concrètement, il s'agit d'une évaluation du niveau de risque de ne pas être remboursé si on prête à la France. C'est la première fois depuis 2013 que cette agence abaisse la note de la France.

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Lechypre d’affaires : Dette, l'heure de vérité pour la France - 31/05
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Dérapage du déficit public à 5,5% en 2023

S&P ne croit pas que le déficit sera ramené à 3% du PIB en 2027, comme le gouvernement le prévoit, et prévoit même 3,5% à cette date. "Sans mesures supplémentaires de réduction du déficit budgétaire, nous pensons que les réformes ne seront pas suffisantes pour permettre au pays d'atteindre ses objectifs budgétaires", ajoute l'agence.

Le dérapage surprise du déficit public pour 2023, à 5,5% du PIB (Produit intérieur brut), au lieu de 4,9% attendus, n'a pas joué en la faveur du gouvernement, malgré une série de réformes qui permettraient selon lui de revenir dans les clous.

L'agence de notation salue certes l'adoption de réformes (retraites, assurance chômage) depuis qu'Emmanuel Macron est au pouvoir, mais elle estime que la dette publique française en proportion du PIB ne va pas cesser d'augmenter, pour atteindre 112% du PIB d'ici 2027 - contre 109,9% en 2023 "en raison des déficits plus importants que prévus en 2023-2027".

"Le gouvernement ne va pas assez loin dans les réformes"

Le ministre de l'économie Bruno Le Maire assure que cette décision n'aura aucune conséquence pour les Français. Pourtant selon Benoit Perrin, directeur de Contribuables associés, association de défense des contribuables, cela risque d'engendrer une hausse des taux d'emprunt. Pas sans conséquences pour les Français.

"Le taux auquel la France emprunte a des impacts sur les taux auxquels nous avons accès en tant que particulier par exemple lorsqu'on doit acheter sun appartement", explique-t-il.

"Deuxièmement, on a une charge de la dette extrêmement importante et un écart entre les recettes et les dépenses de l'Etat. Le gouvernement est sanctionné car il ne va pas assez loin dans les réformes indispensables pour redresser les comptes publics", toujours selon Benoît Perrin.

"L'agence de notation sanctionne le manque de clarté dans les économies qui vont être réalisées", analyse Benoît Perrin.

"C'est comme si nous étions passé de la note de 18 à 17/20", a déclaré Bruno Le Maire dans Le Parisien, assurant qu'il s'agit encore d'une des meilleures notes au monde. Pourtant, cette décision Standard and Poors indique aux investisseurs que la dette française est un peu moins sûre qu'avant et que le risque d'en acheter est donc plus élevé.

"Il n'y aura aucun impact sur le quotidien des Français", a assuré le ministre de l'Economie, ce dernier attribuant cette dégradation aux mesures de protection mises en place pendant le Covid, qui ont mis dans le rouge les finances publiques.

La réaction des oppositions

Cette décision tombe aussi au  mauvais moment pour les macronistes, le scrutin des européennes se déroulant le 9 juin prochain. Valérie Hayer, la tête de liste de la majorité, est en mauvaise posture dans les intentions de vote.

Eric Ciotti, le patron des Républicains, dénonçait dès vendredi soir "la sanction des errements et des inconséquences bugdétaire du duo Macron-Le Maire".

Pour le président LFI de la commission des Finances de l'Assemblée nationale Eric Coquerel "il ne fait aucun doute que le Gouvernement va se servir de cette décision pour justifier de nouvelles coupes budgétaires".  "Les seuls résultats à attendre seront la dégradation de nos services publics et la réduction de nos moyens pour répondre aux urgences climatiques et sociales", a-t-il ajouté.

"La gestion catastrophique des finances publiques par des gouvernements aussi incompétents qu’arrogants a mis notre pays dans de très graves difficultés cumulant records d’impôts, de déficit et de dettes", a écrit Marine Le Pen, cheffe des députés du Rassemblement national, sur X.

Cyprien Pézeril avec AFP et LM