Banque de France: de bonnes nouvelles pour le pouvoir d’achat, moins pour la croissance
La Banque de France a publié ce lundi soir ses nouvelles prévisions. Avec plutôt de bonnes nouvelles sur le pouvoir d’achat. Après un premier semestre désastreux, marqué par une baisse jamais vue depuis 2012, le pouvoir d’achat est en train de se redresser dans la deuxième partie de l’année, si bien qu’il devrait progresser de 0,6% sur l’ensemble de l’année 2023, et de 0,7% en 2024.
Une évolution permise par le net ralentissement de l’inflation, qui devrait retomber à 2,6% l’an prochain, deux fois moins que cette année, et l’accélération des salaires. Et en 2025, le pouvoir d’achat global ("le ménage France") dépasserait son niveau pré-Covid de 4%. Individuellement, il retrouverait seulement le niveau 2019.
Par contre, la Banque de France est plus pessimiste que le gouvernement sur la croissance. Le gouvernement mise encore sur une croissance de 1,4% l’an prochain, la Commission européenne évoque pour sa part 1,2%, et la Banque de France 0,9%, plus proche de ce que disent les économistes des instituts de conjoncture ou des grandes banques.
Le gouvernement trop optimiste selon la Banque de France
Plusieurs explications à cette prudence: un environnement international dégradé, qui pénaliserait nos exportations, des prix du pétrole qui resteraient élevés, et puis la hausse des taux d’intérêt qui renchérit le crédit et va freiner la consommation et l’investissement.
D’où des inquiétudes sur la trajectoire des Finances publiques. François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, se dit lui-même préoccupé face au risque d’un nouveau dérapage des déficits publics et a appelé le gouvernement à davantage de "crédibilité" dans son projet de budget 2024.
Sous-entendu, le projet de budget, qui sera présenté le 27 septembre, repose sur des hypothèses économiques bien trop optimistes. Et la France, une fois de plus, ne tiendra pas la promesse d’assainissement de ses finances publiques.
Conséquence: la dette va continuer à augmenter à l’horizon 2025, alors qu’elle baissera en moyenne en Europe. Une dette pour laquelle il faudra payer presque 50 milliards d’euros en 2024 (plus que le budget de la Défense), 74 milliards en 2027.