Budget 2025: "Il sera perfectible", tempère Michel Barnier quelques heures avant sa présentation

"Jamais un Premier ministre n'a dû fabriquer un budget pour la France en une période de 15 jours", s'est de nouveau justifié ce jeudi Michel Barnier en déplacement dans la Vienne, en lien avec les dégâts causés par la dépression Kirk.
À quelques heures de la présentation du budget 2025 (à 18h ce jeudi en Conseil des ministres), Michel Barnier se sait sous pression, tant les économies annoncées n'en finissent pas de cripser les différentes composantes de sa faible majorité relative.
"Je sais les préoccupations sur la préservation des retraites, sur le souci de garder des outils de compétitivité, d'autres disent 'il ne faut pas du tout augmenter les impôts'. J'entends tout ça", a déclaré le Premier ministre lors d'un micro-tendu face à la presse.
"Effort et responsabilité"
Le locataire de Matignon a donc voulu de nouveau tempérer, réaffirmant que le budget "qu'il présente sera perfectible" et a également tendu la main aux parlementaires, les invitant à partager leurs idées. "Je suis ouvert, je ne veux pas dire autre chose." "Le Parlement peut l'améliorer et en aura la capacité en préservant les équilibres" du texte, selon l'ancien commissaire européen.
Les équilibres, il s'agit notamment de ramener le déficit à 5% du PIB en 2025 et à 3% en 2029, ce qui "exigera une discussion difficile avec les autorités européennes", a rappelé Michel Barnier, qui a plaidé pour "un effort de vérité à l'égard des Français et de responsabilité".
"Si certains veulent moins ou plus dépenser ou prélever, il faudra qu'ils me proposent des idées", réaffirme Michel Barnier à destination des parlementaires
"On a fait des aménagements et d'autres seront fait", a aussi ajouté le Premier ministre, dans sa volonté de faire comprendre que la feuille de route présentée ce soir n'était donc ainsi pas gravée dans le marbre, espérant ainsi "convaincre" la majorité relative de "[le] soutenir".
Utilisation du 49.3?
Interrogé sur une possible utilisation de l'article 49.3 pour adopter le budget, Michel Barnier ne veut pas "préjuger des outils que nous utiliserons dans la Constitution". Pour rappel, Elisabeth Borne, Première ministre entre 2022 et 2024, avait eu recours à cet article à 23 reprises.
Egalement relancé sur de possibles tensions avec Gabriel Attal, le Premier ministre a réfuté que la réunion organisée mardi "s"était mal passée". "Chacun a son tempérament, j'ai le mien. Je n'ai pas trouvé que ça s'était mal passé", a-t-il répondu à la presse. "J'aime bien discuter directement et franchement [...], je dis la vérité aux parlementaires et je ne vais pas changer", a affirmé Michel Barnier.