"C'est pas logique": les petites villes en guerre contre les distributeurs de pain et pizza

C'est la guerre de la pizza. Pain, charcuterie, pizzas... En France, on recense 600.000 distributeurs automatiques de plats préparés, installés notamment dans des petites communes. Mais leur implantation irrite certains commerçants locaux. Aux Abrets-en-Dauphiné dans l'Isère, le maire de la commune a pris un arrêté contre l'installation de futures boîtes à pizza. C'est un pizzaïolo installé depuis sept ans dans la commune qui a vu fleurir un premier distributeur automatique de ce genre qui s'en est plaint, révèle Le Dauphiné Libéré.
Certains distributeurs appartiennent à des grandes chaînes, d'autres à des restaurateurs locaux. Une solution de facilité qui pallie à l'absence de grandes surfaces ou de restaurants, mais qui est vue comme de la concurrence déloyale.
Aux Aubrets-en-Dauphiné, le pizzaïolo assure à TF1 perdre une trentaine de pizzas par soir, soit 400 euros. "Pour une petite entreprise comme je le suis, c'est énorme", déplore-t-il. La municipalité estime que ces machines n'apportent rien à la commune alors qu'il n'existe pas de réglementation spécifique sur l'installation des distributeurs de pizzas.
"L'écart de prix n'est pas si énorme"
"La concurrence est saine quand elle est non-faussée", explique ce jeudi sur le plateau des Grandes Gueules l'économiste Frédéric Farah. "Et le restaurant ce n'est pas juste un endroit pour manger, c'est un espace de socialisation, ça créé de la vie dans une commune".
Pizzaïolo dans les Alpes-de-Haute-Provence, Stéphane lui aussi déplore la concurrence déloyale de ces distributeurs: "Ce n'est pas logique et l'écart de prix n'est pas si énorme que ça", faisant part de ses doutes sur la qualité des pizzas.
Contraintes géographiques
Mais il y en d'autres qui réclament l'installation de tels dispositifs automatiques. Maire adjoint dans une petite commune de Seine-et-Marne, José assure qu'il se bagarre pour réussir à installer un distributeur: "On avait mis en place un distributeur automatique de produits de première nécessité et de snacking, et aujourd'hui, on essaie de monter un distributeur à pizza parce que la première pizzeria, elle est à 5 kilomètres en voiture", assure-t-il sur RMC et RMC Story.
"Et la commune ne touche rien sur les commandes. La seule chose qu'on prête c'est l'emprise sur l'espace public", assure-t-il.
"Prévoir, faire soi-même sa pizza, ce n'est pas compliqué", peste de son côté Barbara Lefebvre. "On croirait qu'on vit au fin fond de je ne sais où", assure l'enseignante à l'attention du maire adjoint qui s'interroge: "Vous sortez de chez vous parfois Barbara? Je vous invite à venir", lui répond-il.