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"C'était 5 ans de travail": l'abandon d'un projet d'usine de pâtisseries industrielles fait débat

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Le groupe Le Duff a annoncé mardi l'abandon de son projet d'usine Bridor à Liffré (Ille-et-Vilaine) face à la contestation notamment d'associations écologistes sur l'impact environnemental du projet et aux délais qui, avec les recours, s'allongent. Le président de l'intercommunalité de Liffré a fait part de sa déception, ce mercredi, sur RMC.

C'était un projet vieux de six ans qui ne verra finalement pas le jour. L'usine Bridor de Liffré (Ille-et-Vilaine), ne sortira pas de terre, la filiale du Groupe le Duff (Brioche Dorée, Del Arte), géant de la restauration et de la boulangerie industrielle, jette l'éponge face aux recours des associations de protection de l'environnement.

En effet, le projet faisait l'objet d'une vive contestation, les opposants dénonçant un "non-sens" écologique en raison de l'utilisation de terres agricoles et de la quantité d'eau nécessaire à son fonctionnement. L’Office français de la biodiversité et "le schéma d’aménagement et de gestion des eaux" avaient émis des avis défavorables lors de l'enquête publique.

Écologie contre économie

Invité de Charles Matin sur RMC et RMC Story, Stéphane Piquet, le président de la communauté de communes de Liffré-Cormier dénonce l'action d'"associations soit régionales soit nationales" au détriment de l'emploi dans la région, alors que plusieurs manifestations avaient été organisées contre ce projet, à Liffré et à Rennes. "Quelques riverains ont dû s'opposer également à cette arrivée mais c'est essentiellement des associations et quelques élus qui se sont opposés", estime-t-il.

"Cela faisait cinq ans que l'on travaillait avec le groupe Bridor, avec les services de l'État. Le groupe Bridor va développer son activité dans d'autres pays, au Portugal notamment."

Sur l'utilisation d'eau, dénoncée par les associations écologistes, le président de l'intercommunalité estime que "tous les industriels utilisent des ressources naturelles" et "que 70% de l'eau utilisée aurait été renvoyée au milieu naturel."

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Le président de l'intercommunalité veut "modifier la loi" pour réduire les délais de recours

Avec les différents recours, la construction de l'usine n'aurait pas débuté avant minimum 2026, en cas de victoire du groupe industriel face à la justice, pour un possible démarrage de la production en 2028. Pour Stéphane Piquet, ces délais ne sont pas acceptables non plus. Il estime qu'il faut "modifier la loi": "On mène en parallèle les procédures environnementales et industrielles, d'aménagement. La procédure environnementale est facilement attaquable" explique-t-il.

"Les dossiers environnementaux doivent être tranchés en amont pour qu'ils ne puissent plus être attaqués", juge l'élu.

Ce projet seul prévoyait un investissement de 250 millions d'euros et l'usine aurait dû créer 500 emplois dans cette partie de l'Ille-et-Vilaine. L'abandon du projet de l'usine Bridor va porter un coût à l'économie locale du bassin de Liffré mais ne découragent pas le président de la communauté de commune qui voit même par l'installation sur son bassin d'entreprises un acte écologique: "Si on veut participer à une démarche environnementale durable, pour raccourcir les trajets de nos habitants, on doit trouver de l'emploi local: on va aller chercher de nouvelles entreprises pour les installer sur notre territoire", conclut-il avec optimisme.

https://twitter.com/mmartinezrmc Maxime Martinez Journaliste RMC