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"Ça devient intenable": la grosse inquiétude des éleveurs de porcs français sur le conflit en Ukraine

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Eleveur de porcs, président de l’Institut du porc, Paul Auffray est très inquiet des répercussions en France du conflit entre l’Ukraine et la Russie. Il a expliqué pourquoi dans "Apolline Matin" ce mercredi sur RMC et RMC Story.

Un conflit dans le Donbass et des répercussions en Bretagne. A 3.500 km de l’Est de l’Ukraine, les éleveurs de porcs bretons s’inquiètent des conséquences des tensions entre Kiev et Moscou, ainsi que des effets des sanctions décidées par l’Union européenne et les pays occidentaux contre le régime de Vladimir Poutine. Concrètement, après les difficultés liées au Covid et à d’autres éléments, le prix du blé grimpe encore et encore, tout comme le pétrole et le gaz aussi. Et les exportations risquent d’être pénalisées.

"Le conflit entre la Russie et l’Ukraine nous fait craindre le pire, explique Paul Auffray, éleveur de porcs et président de l’Institut du porc, dans ‘Apolline Matin’ ce mercredi sur RMC et RMC Story. L’Ukraine est l’un des plus importants producteurs et exportateurs de blé au monde. On se rend bien compte que le conflit fait d’abord réagir la bourse de façon très importante, notamment sur les matières premières comme le pétrole, les métaux et surtout le blé. On voit déjà depuis mardi une augmentation du prix du blé sur le marché."

"On vient de subir une hausse du prix du blé de plus de 30% depuis un an, ajoute cet éleveur de porcs. Sur mon exploitation, c’est 2.000 euros de charges de plus, par semaine. Ça devient intenable. On craint que le conflit entre la Russie et l’Ukraine fasse que le blé continue de monter. Il était à 120 euros il y a quelques mois, il est à 270 euros aujourd’hui. On craint qu’il monte à plus de 300 euros et qu’il rende les aliments pour le bétail très, très chers, et qu’il nous pousse vers beaucoup de difficultés financières. En plus, on pense que le pétrole va continuer de monter. C’est quand même très, très inquiétant."

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"On a perdu un marché pour toujours"

En France, les éleveurs de porcs ont bien conscience des effets que peuvent avoir les sanctions contre la Russie. "En 2014, lors de l’invasion de la Crimée par la Russie, les pays européens avaient sanctionné la Russie, rappelle Paul Auffray. Les mesures de rétorsion russes se sont sentir aussi sec. La France, qui exportait de la viande de porc en Russie, s’est fait imposer un embargo. Depuis 2014, on ne vend plus un kilo de viande en Russie. Les Russes ont réorganisé leur production porcine et sont devenus quasiment autonomes. Donc on a perdu un marché pour toujours. On craint cette affaire-là sur d’autres marchés agricoles. Ce conflit ne va pas arranger les affaires des gens qui travaillent en France et veulent exporter un peu partout dans le monde. Tout ça nous inquiète. On craint des répercussions sur l’ensemble de l’économie européenne et mondiale."

LP