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Économie

"Ça va faire de la casse sociale": l’industrie du papier a perdu un quart de sa production en 10 ans

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Les Français lisent moins la presse, moins de livres. Et cela a des conséquences sur l'industrie du papier. Le secteur a perdu un quart de sa production en 10 ans. Une crise sans précédent avec de lourdes conséquences.

C'est un secteur en crise qui se rassemble en ce moment, l'industrie du papier. De nombreux professionnels se retrouvent à Paris depuis jeudi pour les journées papetières. Deux jours d'échanges entre professionnels dans un contexte de difficultés économiques.

Selon la Copacel, la Confédération française de l’industrie des papiers, cartons et cellulose, l’industrie papetière française a perdu un quart de sa production en 10 ans. Une industrie en crise qui entraîne de nombreuses fermetures d'usine.

Des fermetures d'usines par exemple en Charente, dans le Pas-de-Calais, ou encore dans la Meuse pour la papeterie Stenpa. La liquidation judiciaire prononcée le 13 novembre qui laisse 124 salariés sans emploi.

“C’est une catastrophe. Dans un secteur qui est déjà sinistré, parce qu’il n’y a pas d’autre industrie dans le secteur, ça va faire de la casse sociale dans tout le département”, indique Alain Magisson, délégué syndical CGT dans l'usine.

Il y a 30 ans, Stenpa était leader dans son domaine. Mais ces dernières années Alain Magisson a vu la compétitivité baisser. “C’est beaucoup de frustration et beaucoup de rage. Quand vous n’avez pas d’investissement ou quand vous avez des papiers à faibles marges, à un moment donné, vous commencez à perdre de l’argent”, explique-t-il. Et au final, ne plus pouvoir survivre.

De nouvelles fermetures d'usine à prévoir

En 10 ans, près d'un quart des effectifs ont été perdus dans le secteur, pour plusieurs raisons. La baisse des ventes des journaux et magazines, la concurrence étrangère, et puis l'explosion des coûts de production selon Paul-Antoine Lacour, délégué général de la Copacel qui représente l'industrie papetière en France.

“On a des coûts importants dans le domaine des matières premières, dans celui de l’énergie. Si le coût de l’énergie reste à des niveaux élevés, on aura une poursuite de la fermeture d’usines”, concède-t-il.

D'autant que le déclin de l'industrie française impacte lourdement les commandes d'emballages et de papier. De quoi encore plus mettre en difficulté tout le secteur.

Lucas Lauber avec Guillaume Descours