Colis et livraisons: pourquoi y-a-t-il autant de "points relais" en France?

Les Français font figure d’exception en Europe pour recevoir leurs colis. Commander en ligne, neuf familles sur dix le font au moins une fois dans l’année en France, comme à peu près dans tous les autres pays d’Europe. Mais il y a effectivement une exception française, c’est sur le choix de la livraison de ces commandes. 57% des Français plébiscitent les points relais pour retirer leurs colis, c’est deux fois plus que la moyenne européenne.
Ils ne sont par contre que 18% à préférer les consignes automatiques. Un chiffre qui augmente d’année en année, certes, mais qui reste presque deux fois inférieur à la moyenne des Européens. C’est ce que montre une étude que viennent de publier Géopost et l’institut GFK. Sachant que pour tout le monde l’idéal, c’est la livraison à domicile, mais c’est souvent compliqué.
Devenir point relais, une activité rentable ?
Ce particularisme s’explique en grande partie par des habitudes culturelles. La France, c’est le pays historique de la vente par correspondance avec les géants du Nord: La Blanche Porte (1806), La Redoute (1837), les 3 Suisses (1932), Damart (1953), sans oublier la Camif (fondée en 1947 à Niort). Et donc les points relais existaient en France bien avant l’essor du e-commerce, c’est pour ça qu’il y en a aujourd’hui 5000 de plus qu’en Allemagne, 10.000 de plus qu’au Royaume-Uni même.
Alors devenir point relais pour un commerçant ce n’est pas forcément une activité rentable. Il ne faut pas le faire pour ce que rapporte chaque colis. Entre 30 et 50 centimes, pour un bureau de tabac qui en traite 20 à 50 euros par jour ça fait entre 200 et 700 euros par mois. L’intérêt, c’est surtout que ça ramène du passage et des potentiels clients. Les particuliers peuvent aussi devenir points relais. Chaque colis rapporte entre 40 et 70 centimes. La contrainte, il faut être disponible pour les livreurs et les livrés.