Collectes de vêtements: "La survie de nos activités, c'est une question de mois", assure "Le Relais"

La crise du vêtement usagé avec cette question: la filière du tri du textile est-elle bientôt en voie de disparition? C'est en tout cas ce que veut éviter le ministère de la Transition écologique. Vendredi dernier, il a annoncé un soutien de 49 millions d'euros, versé par l'éco-organisme Refashion en 2025 aux acteurs du tri de textiles, en hausse de 15 millions d'euros par rapport à 2024. Un chiffre qui doit passer à 57 millions d'ici 2026.
Une annonce qui fait suite à la forte mobilisation du secteur, en particulier du Relais, le principal organisme de tri. Pour Emmanuel Pilloy, directeur du Relais France, "c'est insuffisant mais c'est une avancée". Mais le secteur risque tout simplement de disparaître, estime-t-il.
"La situation est critique. La survie de nos activités, c'est une question de mois", explique le directeur.
3.000 emplois menacés
En effet, 3.000 emplois sont menacés pour "Le Relais". Car pour fonctionner, cet organisme, qui récupère vos vêtements grâce à des conteneurs disposés sur la voie publique, touche une aide de l'État. Jusqu'à présent, c'était 156 euros par tonne de vêtements. C'est désormais 223 euros. Un coup de pouce bienvenu mais insuffisant. Car avec le temps, le nombre de vêtements donnés a explosé. Résultat: il est devenu plus difficile de les vendre alors que le tri, le stockage et le transport sont, eux, devenus plus coûteux.
Autre problème de taille, l'arrivée de la fast fashion a déséquilibré le marché avec des vêtements neufs moins chers que des pièces de seconde main.
"On est obligés de maintenir un prix pour tenir, mais si demain on peut baisser légèrement les prix, on en vendra plus facilement également", avance Emmanuel Pilloy.
Chaque année, ce sont 270.000 tonnes de textiles qui sont collectées en France. 60% des produits triés sont revendus en fripe, dont 90% à l'étranger, selon le rapport 2023 de Refashion.