RMC
Économie

"Conclave" sur les retraites: "Si on ne négocie pas, c'est la loi Borne qui s'applique", dit la CFTC

placeholder video
Après l'annonce du départ de la CGT du "conclave" sur les retraites mercredi soir, la CFTC sera bien "présente autour de la table" ce jeudi, a assuré son président Cyril Chabanier au micro de RMC. Il a également dénoncé l'intransigeance du patronat dans les négociations.

Malgré le départ de la CGT du "conclave" sur les retraites, annoncé mercredi soir, la CFTC sera bien "présente autour de la table" ce jeudi, a assuré sur RMC son président Cyril Chabanier. Avec la volonté de "démontrer qu'il y a d'autres moyens pour financer les retraites que le recul de l'âge légal", a appuyé le syndicaliste au micro de Charles Matin.

Dimanche, le Premier ministre François Bayrou s'est attiré les foudres des syndicats après avoir dit "non" à un retour de l'âge légal de départ à 62 ans, rehaussé à 64 ans lors de la réforme entrée en vigueur en 2023, sous le gouvernement d'Élisabeth Borne. Nommé en janvier, le locataire de Matignon avait pourtant rouvert le dossier avec ce fameux "conclave", en invitant les organisations syndicales et patronales à discuter, sans "totem ni tabou".

"Le Premier ministre a trahi sa parole", a dénoncé mercredi soir la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, estimant que les 62 ans sont la "question centrale".

Le maire de Pau a ensuite réitéré ses propos mardi, devant les députés à l'Assemblée: "Je dis comme citoyen, comme observateur, que ce n’est pas possible. J’ai répondu en conscience et je ne crois pas que, qui que ce soit qui travaille sur ce sujet, puisse prétendre qu’on peut revenir à la retraite à 62 ans".

"Comme si un Premier ministre pouvait s'exprimer en tant que citoyen", a ironisé Cyril Chabanier. Ce dernier s'est voulu lucide, concédant que les organisations autour de la table "auront beaucoup de mal" à se mettre d'accord sur la question de l'âge. "Mais ca ne dit pas qu'on ne peut pas revenir sur les 64 ans", a-t-il tempéré.

Retraites : "non" à un retour à 62 ans... pour ou contre ? - 17/03
Retraites : "non" à un retour à 62 ans... pour ou contre ? - 17/03
20:42

Le "patronat ne veut faire aucune concession", selon la CFTC

Les discussions sont censées aller jusqu'au mois de mai. Restent pour l'instant la CFDT, la CFE-CGC côté syndicats et le Medef et la CPME côté patronat. "Nous voulons continuer à discuter de tous les sujets. On n’obtient pas d’avancées en claquant la porte", a défendu Yvan Ricordeau, le bras droit de Marylise Léon à la CFDT. "Il n’est pas question pour nous de partir", fait-on savoir au Medef. De son côté, l'U2P a claqué la porte mardi.

Par ailleurs, la CFDT veut rester autour de la table, aussi "pour démontrer que c'est le patronat et pas les syndicats qui ne veulent pas faire de concessions", a avancé Cyril Chabanier. "Partir c'est une erreur, si on ne négocie pas, la loi Borne s'applique dans sa globalité", a-t-il mis en garde.

"Pour un compromis, il faut des concessions, des organisations qui rentrent et qui partent, ça ne fait pas très sérieux", a regretté Cyril Chabanier

Si François Bayrou a dit "non" aux 62 ans, le ministre de l’Économie Éric Lombard avait pour sa part tenté de rappeler dimanche que c’est normalement "le conclave" des partenaires sociaux "qui doit se prononcer". La CFTC espère, en continuant les négociations, "aller gratter sur la pénibilité et l'égalité salariale".

Léo Manson