"Personne n'est à la hauteur": Marylise Léon (CFDT) tacle le conclave des retraites et François Bayrou

Le conclave sur les retraites cristallise les tensions. Alors qu'une nouvelle réunion est programmée le 20 mars, Force Ouvrière a annoncé son absence autour de la table, tout comme l'U2P tandis que la CGT hésite. De son côté, la CFDT estime que le conclave ne peut pas continuer "tel qu'il existe".
Invitée de RMC-BFMTV le 19 mars, Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, a fustigé les comportements des différentes parties dans ce dossier. "Je pense que c'est le moment de se dire qu'il faut siffler la fin de la récréation", lance-t-elle.
"J'en ai assez d'avoir le sentiment d'être la seule adulte dans la pièce. On a un gouvernement qui change les règles du jeu, des organisations qui décident de partir, un patronat qui reste, mais qui boude dans son coin et qui ne fait aucune proposition", épingle-t-elle.
La représentante dénonce l'unique présence de discours et affirme que "personne n'est à la hauteur". D'après elle, François Bayrou "a rompu le contrat, 'don't act'", en écartant la possibilité d'un retour à 62 ans de l'âge de départ à la retraite.
Le Premier ministre a maintenu ses propos mardi à l'Assemblée nationale en déclarant qu'il ne jugeait "pas possible" d'abroger la mesure phare de la réforme des retraites de 2023, qui a décalé l'âge de départ à 64 ans.
La CFDT répond présent
A la suite des déclarations du locataire de Matignon, la CGT a décidé mardi de proposer à ses instances de "quitter les concertations" et pourrait rejoindre Force ouvrière qui avait claqué la porte dès le 27 février, dénonçant une mascarade.
Côté organisations patronales, l'U2P (artisans, commerçants et professions libérales) a également quitté le "conclave" mardi, voyant dans ces négociations un "jeu de dupes".
Mais la CFDT se rendra bien à la réunion de ce jeudi "pour dire 'on arrête le conclave retraite tel qu'il existe là'", a déclaré Marylise Léon, qui précise "s'affranchir de la lettre de cadrage qui a été posée" et confirme "reprendre le flambeau" au regard de "l'urgence" de la situation.
"On va donc se retrouver parmi ceux qui ont envie de travailler et on va définir des nouvelles règles et des nouveaux sujets", ajoute-t-elle.
Le premier syndicat de France entend discuter de l'âge de départ, "le coeur du réacteur" selon sa secrétaire générale, qui se dit prête à échanger également sur d'autres sujets tels que la pénibilité et l'inégalité entre les hommes et les femmes.