Dans les quartiers prioritaires, l'attractivité s'effondre et les commerces s'en vont
Faire ses courses en habitant à Grigny, une ville de l'Essonne de 30.000 habitants, c'est un parcours du combattant. Comme beaucoup ici, Françoise et Marie-Claire, 57 et 64 ans n'ont pas de voitures, et les courses, c'est 45 minutes de marche aller, 45 minutes retour: "On est des bonnes marcheuses, on marche mais ce n'est pas l'idéal. On aimerait une grande surface qui vende des chaussures et des vêtements", demande Françoise. "Il faudrait un peu de tout de façon à ce que cela puisse aider la population", assure de son côté Marie-Claire.
Françoise a son explication, sur l'absence de supermarché dans sa ville: "Il y a une renommée dans le coin qui n'est pas bonne, les gens ne veulent pas s'installer sur Grigny", la ville la plus pauvre de France selon l'Observatoire des inégalités.
"La stigmatisation de villes populaires en France plane sur Grigny"
C'est également le constat de la Cour des Comptes qui publie mercredi un rapport sur l'évolution de l'attractivité globale des quartiers prioritaires. Et cette enquête dresse un tableau alarmant de la situation économique dans ces quartiers en France: l'attractivité en matière d'activité économique a connu un recul réel au cours des dix dernières années. Conséquence, la présence et l'implantation de commerces au sein des quartiers prioritaires, se sont sensiblement réduites au cours des dernières années.
"La stigmatisation de villes populaires en France plane sur Grigny. Il faut créer un environnement nouveau avec de la sécurité, de la tranquillité publique. Il faut créer quelque chose de nouveau", plaide le maire de la ville Philippe Rio.
Cette solution existe, un quartier est en train d'être construit, au cœur de la ville et un supermarché est prévu. Mais le chantier est bloqué par un recours du supermarché de la ville voisine, qui craint une perte de chiffre d'affaires. Difficile combat du maire de Grigny, contre un grand groupe industriel.