Déficit de la France: pourquoi la situation n’est pas comparable avec la Grèce

Si elle est inquiétante, avec un déficit qui va dépasser les 5% en 2023, la situation actuelle de la France n’est pas comparable avec celle de la Grèce en 2009.

La dégradation des finances publiques inquiète, au point que certains commencent à comparer la situation française à celle de la Grèce en 2009. Est-ce justifié? Non, la France n’est pas du tout dans la même situation que la Grèce, même si le déficit 2023 s’avère plus important que prévu, à plus de 5% du PIB, un des niveaux les plus élevés d’Europe, et que les retraites pèsent très lourd dans les finances publiques, comme en Grèce.

Pourquoi cette comparaison avec la crise grecque? Parce qu’à l’époque en Grèce, on découvre que les comptes publics sont truqués et que le déficit n’est pas de 4% mais de 12% du PIB. Et aussi parce que la Grèce est un des pays qui a le plus fait faillite dans l’histoire, que l’Etat est incapable de prélever l’impôt (40% du PIB en souterrain), que l’évasion fiscale est massive, que le budget militaire est surdimensionné, que le pays est accro aux subventions européennes et que l’euro a laminé le peu d’entreprises compétitives du pays.

Lechypre d’affaires : Dette publique, la France comparable à la Grèce ? - 22/03

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L’équivalent du budget de l’Education nationale pour rembourser la dette

La France n’a pas fait défaut depuis 1797, dispose d’une épargne considérable, est la championne du monde du recouvrement de l’impôt, la deuxième économie de l’Union européenne, bénéficie de la confiance des investisseurs internationaux…

Pour autant, on ne peut pas dire que ce déficit n’est pas si grave, parce que la France s’endette pour financer du train de vie, pas de l’investissement. Ça s’appelle vivre au-dessus de ses moyens. Parce que cette dette, il faut la rembourser: 52 milliards d’euros en 2023, 74 milliards d’euros en 2027. Soit à peu près le budget de l’Education nationale, qui serait mieux utilisé ailleurs… Cela veut dire des hausses d’impôts, un pays plus pauvre et moins compétitif. Si on continue comme ça, ça se finira mal, mais pas tout de suite…

Emmanuel Lechypre