"En ville, on sert l'économie de la flemme": fin des caisses auto, proximité... comment Casino se réinvente

Est-ce la fin des hypermarchés? C'est ce que veut croire le groupe Casino. Au bord de la faillite en 2024 avec une dette de 8 milliards d'euros, le groupe a dû se restructurer en cédant 427 hypers et supermachés, principalement à Intermarché, Auchan et Carrefour avec à la clé, la suppression de 2.200 emplois.
Aujourd'hui, Casino veut désormais se recentrer sur la proximité et ouvrir cinquante magasins par an, sur le modèle de la supérette de quartier: "Les modes de consommation ont changé, la planification de ses achats une semaine auparavant, c'est de moins en moins la vérité", assure ce mercredi sur RMC et RMC Story Philippe Palazzi, le directeur général du groupe Casino.
"Dans les grandes villes, on sert l'économie de la flemme. Les nouvelles générations ouvrent le frigidaire, constatent qu'il est vide et descendent en bas de chez eux dans leur Monoprix, leur Franprix, leur Casino", égrène-t-il.
"Et on achète ce dont on a besoin, au moment où l'on en a besoin", assure Philippe Palazzi.
Voilà pour les grandes villes. Et dans les campagnes, le DG du groupe Casino assure que ses petits commerces "aident nos anciens et apportent de l'autonomie".
Proximité relationnelle?
Reste la question du prix. Bien souvent les prix sont plus élevés dans les petits commerces: "On trouve de tout, on a une enseigne petit prix 'Tous les jours', qui est très compétitive par rapport aux commerces d'éloignement".
Il en veut pour preuve l'éloignement des supermarchés à 15 minutes de route en moyenne de chez le consommateur. Dans ces conditions, le commerce de proximité permet de faire économiser de l'essence et du temps.
Et pour Casino, la proximité n'est pas que géographique, elle est aussi relationnelle. Les supermarchés de proximité permettraient ainsi de lutter contre l'isolement de nombreux Français: "Et c'est pour ça que je prône la réduction des caisses automatiques pour privilégier la relation humaine" au moment de payer ses courses.
La situation reste délicate pour l'enseigne. Après avoir frôlé la cessation de paiement en 2023, Casino ne détient plus que 3% du marché des ventes de produits alimentaires, selon les derniers relevés de l’institut Kantar, en juin, bien loin du leader E. Leclerc et ses 24,6%. Et la valeur de l’action Casino a clôturé ce mardi à la bourse, à 45 centimes, dans le sillage de sa dégringolade débutée à il y a plusieurs années. En 4 ans, l'action a perdu 99,98% de sa valeur.