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Économie

Essence: face aux pénuries, certaines stations-service spéculent-elles sur les prix des carburants?

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15,7% des stations-service de France sont en pénurie d'au moins un carburant. Parmi elles, 7,4% sont à sec. Et à la pompe, certains automobilistes constatent une hausse des prix des carburants.

Alors que les pénuries d’essence touchent plus de 15% des stations-service du pays selon le gouvernement, certains en profitent-ils pour augmenter les prix à la pompe ? Si le ministère de la Transition écologique assure que les prix sont restés stables la semaine dernière, de fortes disparités sont en effet constatées par les automobilistes. C’est notamment le cas dans les Bouches-du-Rhône et à Marseille notamment, où plus de 40% des pompes sont touchées par des pénuries.

Quand elles parviennent à être approvisionnées, certaines stations-service marseillaises affichent des prix largement au-dessus de la moyenne, comme l’a constaté Shaïma.

“2,15 euros pour un litre de sans plomb 98, oui c’est cher, mais est-ce qu’on a le choix? Je préfère ne plus regarder les prix parce que plus ça va, plus ça monte”, indique cette étudiante.

Mohammed voit lui aussi les prix grimper et commence à se poser des questions. “2,01, 2,03, 2,05 euros pour du gazole. Ça commence à devenir excessif. Je comprends très bien que les gens veulent faire un petit peu de spéculation là-dessus, mais c’est aberrant”, appuie-t-il.

Une augmentation uniquement due aux blocages?

Du côté de l’Union française des industries pétrolières, on réfute toute spéculation. Selon son président Olivier Gantois, les disparités dans les prix seraient dues aux répercussions de certains blocages.

“Ce sont des surcoûts logistiques liés à des blocages qui font que le camion doit faire davantage de kilomètres pour livrer la station et non pas à la spéculation ou autre chose. Par exemple, la semaine dernière, certains camions, au lieu de charger à Fos-sur-Mer, sont allés charger à Port-la-Nouvelle. Ça leur faisait donc plus de kilomètres pour aller dans la station dans laquelle ils étaient censés livrer”, détaille-t-il.

Des surcoûts dus aussi aux longues attentes auxquelles sont parfois soumis les chauffeurs de camions-citerne devant les dépôts de carburants.

Lionel Dian avec Guillaume Descours