Face aux inondations, les communes ont de plus en plus de mal à s'assurer

Après les inondations, la décrue est lente en Ille-et-Vilaine. La première réunion sur la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle doit avoir lieu ce jeudi. Selon un rapport sorti mardi par France Assureurs, le dérèglement climatique est désormais le premier risque qui présente une menace pour la société.
Les premiers experts en assurance, eux, arrivent sur place pour évaluer les dégâts. Les assurances pour les particuliers, mais aussi pour les communes qui ont de plus en plus de mal à s’assurer, et dont les contrats ont fortement augmenté.
Face à ce constat, des communes touchées par les crues hésitent à déclarer l’ensemble de leurs dégâts. De peur de voir le prix de leur assurance exploser l’année prochaine.
À Pont-Péan, cela faisait 20 ans que la commune n’avait pas connu de telles crues. “Là, on avait de l’eau sur ce banc, on ne voyait que la dernière lame et encore”, indique le maire Michel Demolder. Un mobilier qu’il n’a pas intérêt à déclarer à l’assurance.
“Ça augmente le taux de sinistralité, donc ça augmente les cotisations. Donc, des fois, il vaut mieux faire nous-même quand on a peu de dégâts comme nous sur la commune sur les bâtiments communaux”, assure-t-il.
Un impact sur le budget des communes
Car si les habitants des 40 logements touchés, feront jouer leurs contrats individuels, la commune, elle, a sa propre assurance. “En l'occurrence Groupama qui nous a envoyé un courrier en septembre nous précisant qu’il augmentait leur tarif de 50%. Pour nous, c’est 36.000 euros. À un moment donné, va se poser la question de savoir si on a la capacité d’assurer nos bâtiments”, appuie-t-il.
Marielle Muret Baudouin est la présidente de l’association des maires d’Ille-et-Vilaine.
“Ces augmentations ont un impact direct sur le budget de la commune. Sur le marché il n’y a que deux acteurs donc nous sommes un peu dépendants. L’Etat a un rôle fondamental pour que les communes puissent être prises en charge”, déplore-t-elle.
Un rapport sénatorial publié l’année dernière suggère d’ailleurs de saisir l’Autorité de la concurrence pour garantir le bon fonctionnement du marché.