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Économie

Faut-il surtaxer les fast-foods? "C'est une excellente idée", estime le restaurateur Yves Camdeborde

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Philippe Etchebest et Stéphane Manigold proposent d'augmenter la TVA des produits vendus dans les fast-foods, et de baisser celle des plats dans les restaurants traditionnels. Une idée qui a fait débat dans les Grandes Gueules.

Faut-il surtaxer les fast-foods ? C'est la proposition du chef étoilé au Guide Michelin Philippe Etchebest et du fondateur du groupe Éclore Stéphane Manigold.

Dans une tribune dans le Figaro, les deux restaurateurs s'insurgent contre le taux de TVA dans les restaurants traditionnels face à celui dans les fast-food "Une blanquette mijotée par un maître restaurateur est taxée au même taux qu'un burger industriel réchauffé sous plastique ! ", s'indignent-ils.

Philippe Etchebest et Stéphane Manigold souhaitent revaloriser la taxe afin de désavantager la "malbouffe", qui passerait à 20 % de TVA, face aux plats cuisinés dans des restaurants traditionnels, à 5,5%.

Une idée jugée comme "totalement ridicule" par le critique gastronomique Emmanuel Rubin dans Estelle Midi. Mais qui a totalement convaincu Yves Camdeborde, restaurateur et chroniqueur des Grandes Gueules.

"Une excellente idée"

"C'est une excellente idée", a-t-il tout de suite répondu sur le plateau. Pour le professionnel, la différence entre les deux types de restauration se situe principalement dans la formation nécessaire pour proposer un plat.

"Dans les fast-food, la formation est de 30 à 45 minutes pour être apte à servir un plat. Tandis qu'en restauration traditionnelle ou gastronomique, il faut quasiment 6 mois pour que quelqu'un soit en mesure de faire un plat dans les règles de l'art", assure-t-il.

Ainsi, Yves Camdeborde trouve normal de mettre en valeur "le travail fait main" et non pas "l'assemblage" dans les fast-foods.

D'autant plus qu'une telle mesure aurait énormément de points positifs sur le secteur estime-t-il : "Le fait de gagner 15% de TVA va être répercuté sur l'équilibre financier de l'entreprise (...), la revalorisation des salaires et une baisse sans doute des prix".

Des produits français

Jean-Loup Bonnamy, professeur de philosophie, n'est quant à lui pas de cet avis. "Il ne faut pas tout réguler comme ça (...) comme en Russie", souffle-t-il.

Pour lui, la question se situe surtout dans l'origine des produits utilisés. "Il faut surtout taxer les enseignes qui se fournissent en produits étrangers, fast-foods ou non", continue le professeur, qui veut pousser tous les restaurateurs à se fournir en France.

Mais Yves Camdeborde n'en démord pas et souhaite qu'une telle mesure permette de revaloriser le travail, la transformation et la transmission. "C'est notre patrimoine français", appuie-t-il.

LAM