Groupes pétroliers, banques, politiques publiques.. La transition écologie en berne en 2025

Le groupe pétrolier britannique BP revoit sa stratégie et tourne le dos à ses ambitions climatiques, à l'instar du coup de frein de TotalEnergies sur ses investissements dans les énergies renouvelables. Sauf qu'avec la compagnie britannique, c'est une véritable marche arrière. Sous la pression des actionnaires a été mis à la poubelle le plan ambitieux de neutralité carbone lancé en 2020, de même que la promesse de réduire de 25% la production de pétrole entre 2019 et 2030. Shell, l’autre grande major britannique, s’apprête elle aussi à prendre le même chemin.
Des politiques ambitieuses détricotées
Bien au-delà du secteur pétrolier, le coup de frein sur la transition écologique est général. C’est en Europe que les ambitions étaient les plus grandes, c’est en Europe qu’elles sont le plus revues à la baisse. Au sein de la Commission européenne, les objectifs du pacte vert sont détricotés les uns après les autres: la loi sur la restauration de la nature, la lutte contre la déforastation, division par deux de l’usage des pesticides, desserrement des contraintes imposées aux agriculteurs...
C'est vrai dans chaque pays où toutes les subventions pour faciliter la transition sont revues en baisse avec par exemple la réduction des aides à l’achat des véhicules électriques ou à la rénovation énergétique des bâtiments. Les entreprises, dont beaucoup de multinationales comme Unilever annoncent également la révision en baisse de leurs objectifs ESG (environnement, social et bonne gouvernance).
La consommation de produits bio en berne
De même pour les grands fonds d’investissement et les banques, puisque l'on constate le recul des fonds consacrés à la finance verte. La consommation elle aussi est révélatrice avec la chute des ventes de produits bios. Résultat, la baisse des émissions de CO2 a stagné en 2024 en Europe et aux États-Unis.
Pourquoi ce fort ralentissement? Parce que la transition écologique, pour l’instant, ne rapporte rien aux entreprises européennes, voire cela les fragilise lorsque tout est misé sur la réglementation et les normes et pas sur l’innovation. Cela coûte trop cher aux particuliers. Malgré l'augmentation des aides, le "reste à charge" demeure élevé, se chiffrant souvent en dizaines de milliers d'euros. Pour les 10 % les plus modestes, ce coût peut atteindre dix ans de revenus.