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Économie

"Ils vont aller polluer en Inde": la CGT d'Arcelormittal dénonce les possibles délocalisations du groupe

ArcelorMittal

ArcelorMittal - CLEMENT MAHOUDEAU

Inquiétude pour les salariés du groupe Arcelormittal, qui a indiqué mardi envisager des délocalisations en Inde. Il a toutefois assuré qu'"aucune activité de production d'acier ne sera déplacée", une affirmation balayée par la CGT.

"Je crains que des centaines d'emplois disparaissent", dit Reynald Quaegebeur, délégué syndical central CGT Arcelormittal. Le sidérurgiste a indiqué mardi envisager la délocalisation de certaines de ses activités support d'Europe vers l'Inde.

L'initiative, présentée mardi lors d'un Comité d'entreprise européen, "consiste à étudier la possibilité de poursuivre le regroupement de certaines activités support, en développant notre centre de services partagés pour réaliser certaines de ces activités en Inde", a indiqué le groupe dans une déclaration écrite transmise à l'AFP.

"On paie les pots cassés de la stratégie de Mittal"

"On paie les pots cassés de la stratégie Mittal. On a manqué d'investissements ces dernières années. Les outils sont usés, fatigués et n'ont pas été entretenus et modernisés en temps et en heure", dénonce Reynald Quaegebeur à RMC.

Le groupe a indiqué conduire actuellement "des études pour permettre d'identifier le périmètre d'activités exact qui pourrait potentiellement être transféré vers le centre de services partagés", a indiqué un porte-parole de l'entreprise interrogé par l'AFP.

Sont compris dans cette étude les ressources humaines, les services financiers, les achats et l'approvisionnement, les ventes et le marketing, ainsi que la gestion des commandes, a précisé cette source, ajoutant la chaîne d'approvisionnement (y compris l'expédition et la distribution) et les systèmes d'information.

"Aucune activité de production d'acier ne sera déplacée de l'Europe vers l'Inde dans le cadre de cette initiative", a assuré le groupe.

"Mital met l'argent où ça l'intéresse et où il est sûr d'en gagner énormément. Son problème, c'est que chez nous, il n'en gagnera plus assez. Il va investir 18 milliards d'euros en Inde pour une usine géante de production d'acier, avec des hauts fourneaux", rétorque Reynald Quaegebeur. "Il va aller polluer en Inde. Ce qu'on n'a plus le droit de faire en Europe, il va le faire en Inde. On perd notre sidérurgie, notre emploi et notre souveraineté. On perd tout."

"Scénario noir"

"C'est le scénario noir qui est en train de s'écrire. Et malheureusement, ce sont des malins. Là, ils sont en train de délocaliser toutes nos fonctions supports pour se préparer, parce qu'on sait qu'ArcelorMittal investit massivement en Inde et au Brésil, pour se préparer à l'ouverture des unités de production indiennes et brésiliennes demain", a également réagi Gaétan Locq, secrétaire CGT d'ArcelorMittal à Dunkerque, auprès du média local Ici (anciennement France Bleu).

LM