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Économie

Immeubles effondrés à Marseille: des sinistrés dénoncent la "mauvaise volonté" des assurances

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Le collectif Tivoli 9 avril, créé après l'effondrement d'immeubles à Marseille, dénonce "la mauvaise volonté" des compagnies d'assurances dans la prise en charge des sinistrés. Certains d'entre eux n'ont toujours rien obtenu. Ils demandent la mise en place d'une convention globale d'indemnisation.

Un véritable casse-tête administratif. Les centaines de personnes qui ont été touchées par l'effondrement de deux immeubles, dans la rue de Tivoli à Marseille le 9 avril dernier, sont en colère. Elles estiment que les compagnies d'assurances mettent de la "mauvaise volonté" pour débloquer les expertises et les indemnisations.

Au total, 300 personnes sont concernées et une centaine d'entre elles n'ont toujours pas pu regagner leur logement.

"Ça fait quatre fois qu’on change d’hôtel. On est toujours en train d’appeler l’assureur, parce que si je n'avais pas appelé, peut-être qu’il n’aurait pas renouvelé, peut-être qu’il nous aurait oublié. On est toujours obligé d’être derrière eux pour être sûr d’avoir de quoi être logée", déplore Laure, 34 ans, qui vivait avec sa mère au 24 de la rue de Tivoli.

Ils demandent un accord-cadre

Des difficultés administratives qui s'ajoutent au drame vécu par tous ici. Les sinistrés ont décidé de se réunir et ont créé le Collectif Tivoli 9 avril. C'est à travers lui qu'ils dénoncent leur prise en charge très disparate.

Les compagnies d'assurance "se cachent derrière des arguments fallacieux (complexité de chaque situation, attente de rapports d'expertise...) pour ne pas aborder la question essentielle: la mise en place d'une convention collective d'indemnisation à la hauteur de cet événement dramatique", estime le Collectif dans un communiqué.

Il réclame donc la création d'un accord-cadre pour toutes les victimes, et non pas une individualisation des indemnisations.

"On nage selon le bon vouloir des assurances"

"On a 18 compagnies d’assurance pour l’instant. Elles se renvoient la balle avec les assurances des copropriétés ou des syndics. C’est très difficile de savoir exactement qui a le droit à quoi. Il y a des personnes qui n’ont rien eu pour le moment, d’autres qui ont eu 2.000 euros d’indemnisation. On nage selon le bon vouloir des compagnies d’assurances", dénonce Lua Ciarabelli, l'un des porte-paroles du collectif.

La mairie de Marseille soutient cette demande.

La Première ministre Elisabeth Borne aurait d'ailleurs envoyé un courrier à Benoît Payan, l'édile, pour lui annoncer qu'elle était favorable à cet accord-cadre. Elle aurait demandé à ce qu'un comité local d’aide aux victimes soit rapidement créé et qu'un coordinateur soit désigné.

Lionel Dian (édité par AB)