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Impôts: les classes moyennes supérieures, "oubliées" de la réforme fiscale

Le projet de loi de Finances pour 2018 doit être examiné en commission des Finances à l'Assemblée dès ce mardi. RMC est allée à la rencontre des oubliés fiscaux, pour qui cette réforme ne changera rien.

"Injuste" selon la droite, "favorable aux très très riches" selon la gauche. Le budget 2018, qui doit être examiné dès ce mardi en commission des Finances à l'Assemblée, est déjà critiqué.

Selon Emmanuel Macron, 80% des contribuables seront exonérés de la taxe d'habitation. Et les 1% les plus riches devraient bénéficier d'une baisse d'impôt de 3,2 milliards d'euros avec la réforme de l'impôt sur la fortune (ISF).

Reste donc 19% de Françaises et Français, ni trop riches, ni trop pauvres, qui n'auront pas de cadeau fiscal: les classes moyennes supérieures. Franck travaille dans une tour de ce quartier de la Défense. Cet ingénieur, marié et père de 2 enfants a fait ses calculs: "Alors j'ai regardé un peu: l'ISF, je ne suis pas concerné, il n'y a pas de raison que je le devienne, la taxe d'habitation je vais continuer à la payer. A un moment, on se dit qu'on est un peu oubliés".

"C'est une réflexion globale qu'il faut tenir"

Comme 19% des contribuables, Valérie non plus n'aura pas de cadeau fiscal. Mais elle soutient l'action d'Emmanuel Macron: "Je pense qu'il fait de belles choses. Lorsqu'on baisse des taxes, forcément, on va en récupérer ailleurs, c'est un jeu de paniers que l'on vide et que l'on remplit ailleurs. C'est une réflexion globale qu'il faut tenir".

Depuis plusieurs années, les classes moyennes supérieures sont les grandes perdantes des réformes fiscales. "Ce sont des populations qui ne sont pas syndiquées, qui ne pas organisées. Ils sont nombreux, ils sont plutôt riches, donc pour les impôts, c'est intéressant. Et d'autre part, ils paient leurs impôts", explique l'économiste Philippe Crevel.

Prochaine débat qui inquiète les classes moyennes supérieures: la suppression des allocations familiales pour les ménages qui gagnent plus de 6.000 euros nets par mois.

Benoît Ballet et Céline Martelet (avec P.B.)