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Inflation: Michel-Edouard Leclerc évoque un "tsunami, du jamais-vu" et tacle Bruno Le Maire

Malgré les appels au calme du ministre de l'Economie Bruno Le Maire, les distributeurs, Leclerc en tête, s'inquiètent de la hausse des prix. Sur RMC Michel-Edouard Leclerc tacle même la majorité, qu'il accuse de voter en catimini à l'Assemblée nationale, une loi limitant les promotions.

En attendant que la France sorte de la période de forte inflation cet été selon les prévisions du ministre de l'Economie Bruno Le Maire, la situation est tendue dans le panier des Français. Malgré les prévisions du même Bruno Le Maire qui appelait en février sur RMC et BFMTV à "garder son sang-froid", excluant un mois de mars "rouge", les prix de l'alimentaire continuent d'augmenter, prévient Michel-Edouard Leclerc président du comité stratégique des centres E.Leclerc.

"On est à 15% de hausse des prix sur l'alimentaire depuis mars 2022. Après nos négociations, il y a encore 10% qui arrivent, 25 de plus en 18 mois. C'est un tsunami, c'est du jamais-vu", s'inquiète le distributeur qui dénonce un problème de cohérence du côté du gouvernement, qui a voulu imposer un panier anti-inflation alors que les députés doivent voter une loi réclamant une marge minimale obligatoire et limitant les super-promotions.

Si la plupart des distributeurs ont mis en place un panier anti-inflation indépendamment du projet du gouvernement, les hypermarchés Leclerc s'y refusent évoquant un projet "pas clair": "Quand on est moins cher sur des milliers d'articles, on ne va pas réduire la visibilité de notre performance avec 40-50 articles. On préfère, comme l'inflation touche tous les articles, que nos consommateurs voient qu'on agit sur tous les segments", justifie Michel-Edouard Leclerc, qui plébiscite plutôt son comparateur entre enseignes, publié chaque semaine et dans chaque ville "en toute transparence".

Leclerc tacle Le Maire qui entend son appel

Mais le distributeur n'exclut pas de futures opérations promotionnelles: "Tout ce qui conditionne cela, c'est la loi qui est discrètement et rapidement en train d'être votée au parlement et qui nous chauffe", tacle-t-il en référence à la Loi Decrozaille que les députés doivent voter.

"D'un côté il y a le gentil Bruno Le Maire et Olivia Grégoire, qui disent 'faites des prix cassés, des paniers, faites baisser les prix' et au Parlement, des députés de la majorité mais pas que, discutent le maintien d'une marge minimale de 10% pour les distributeurs sur des produits de grande consommation, la réduction de taux de promotion sur l'entretien, et l'interdiction de super-promos ainsi que leur négociation. C'est incohérent de nous demander de baisser les prix et de l'autre, les laisser reprendre par sa majorité" ", tacle Michel-Edouard Leclerc.

"Il n'y a ni good cop ni bad cop", se défend ce lundi sur RMC le ministre de l'Economie. "Il y a un équilibre à trouver et c'est le rôle de l'Etat et de la politique", ajoute Bruno Le Maire qui reconnaît trouver "paradoxal" les limitations de promotion sur les produits d'entretien et d'hygiène comme le veut la nouvelle loi: "Je serais favorable à ce que l'on autorise Michel-Edouard Leclerc et tous les autres distributeurs à faire des promotions sur les produits d'entretien, jusqu'à 50%", ajoute le ministre, contre les 34% auxquels veut se limiter la loi Decrozaille.

Guillaume Dussourt